Jean-Daniel L., 78 ans, est un homme débordant d’énergie qui a parcouru le monde. A le voir si enthousiaste à la salle de sport, nul ne saurait suspecter qu’il souffre pourtant de diabète de type 2 depuis plus de 25 ans. La gestion de sa maladie a pris un tournant positif lorsqu’il a commencé à utiliser un capteur de glycémie il y a quelques mois.
Par Adeline Beijns
Quand et comment a été diagnostiqué votre diabète ?
C’était il y a à peu près 25 ans. Je venais de fêter mes 50 ans et j’étais au top de ma carrière. Je parcourais le monde, de l’Asie à l’Afrique en passant par les Etats-Unis et l’Australie. Je me sentais bien de manière générale mais à un moment donné, j’ai été pris d’une soif inassouvissable. J’avais aussi perdu beaucoup de poids. Un peu inquiet tout de même, je suis allé voir mon médecin généraliste qui n’a pas pris longtemps à diagnostiquer un diabète de type 2.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de cette nouvelle ?
Eh bien le moins que je puisse dire, c’est que j’ai été très surpris car je n’aime pas du tout les sucreries. Pour moi, le diabète était obligatoirement lié à un excès de sucre que je ne pensais pas du tout consommer. Ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte que j’en consommais énormément en buvant du thé froid, des jus et des sodas.
Malgré la sévérité de la maladie, j’ai décidé de rebondir immédiatement : mon généraliste m’a donné le diagnostic un vendredi alors que je partais aux Etats-Unis et en Australie, le lendemain. Avant de prendre l’avion, je suis allé dans une librairie du centre-ville et j’ai acheté deux livres concernant le diabète. Je me suis dit que j’allais mettre à profit les longues heures de vol pour en savoir plus sur cette maladie.
La maladie a-t-elle eu des conséquences sur votre qualité de vie ?
Outre les complications médicales, comme les neuropathies périphériques, que cette tueuse silencieuse engendre, je dirais que mon style de vie a complètement changé. Je fais naturellement très attention à ce que je mange et ce que je bois (je surveille scrupuleusement les hydrates de carbone) mais je fais aussi beaucoup plus d’activités physiques qu’avant. Je me rends à la salle de sport 3 à 4 fois par semaine en plus des séances hebdomadaires de marche nordique que je m’impose. Sur conseil du médecin, je m’adonne aussi à une sieste réparatrice tous les après-midis.
Comment vivez-vous avec votre diabète aujourd’hui ?
Si je ne devais pas souffrir autant des neuropathies diabétiques et si je ne devais pas autant contrôler ce que je mange, je dirais que je vis relativement bien. A 78 ans, je suis beaucoup plus actif que mes congénères mais cela, je le dois à une bonne gestion de la maladie qui ne peut se faire qu’en surveillant précisément ma glycémie et de manière continue. Il y a quelque temps, je suis passé d’un contrôle « capillaire » de mon taux de glucose (c’est-à-dire en me piquant les bouts des doigts) à un capteur continu de glycémie. Cela me permet de connaître, à tout moment, mon taux de glycémie et de prendre les mesures correctrices qui s’imposent.
Est-ce que l’utilisation de ces nouvelles technologies a été facile pour vous ?
Oui, sans aucun problème. Grâce à une application, je peux non seulement voir l’évolution de ma glycémie et faire des rapports avec de jolis graphiques (journaliers, mensuels ou trimestriels) mais aussi installer des alarmes qui me préviennent de la survenance d’une hypoglycémie. Cela m’est particulièrement utile voire vital la nuit car j’ai tendance à faire des hypoglycémies vers 3 heure du matin.
Non traitées rapidement, elles peuvent conduire au coma diabétique. J’ai donc créé une alarme qui m’avertit lorsque ma glycémie atteint un seuil spécialement bas. Cette mesure de sécurité me permet de dormir sur mes deux oreilles. Enfin, le capteur me permet aussi de connaître mon hémoglobine glyquée, un indicateur du taux moyen de glucose sanguin sur une période de deux à trois mois, ce qui donne une idée de la régulation de la glycémie sur le long terme.
Quel est votre mot de la fin ?
Les récents développements technologiques m’ont apporté une tranquillité d’esprit tout en me permettant de mieux comprendre les fluctuations de mon taux de glucose. Cela m’assure aussi une plus grande sécurité : avant de prendre le volant, je jette un coup d’œil à mon capteur et je sais si je dois manger une barre de céréales ou pas. Il est en quelque sorte un peu mon ange gardien.