Combattre le cancer, il est important d’être bien entouré

Combattre le cancer du sein

Yvonne H. a 58 ans. Derrière ses yeux rieurs et une voix enjouée, se cache pourtant plusieurs années de traitements contre un cancer du sein. Loin de se laisser abattre, cette battante a décidé d’être pleinement maîtresse de sa vie et s’appuie sur ses nombreux amis et sa famille pour puiser sa force.

Par Adeline Beijns

Dans quelles circonstances avez-vous découvert que vous étiez atteinte d’un cancer du sein ?

Un peu par hasard, je dois vous avouer. J’ai un cabinet de massage et de réflexologie et une de mes patientes venait de recevoir le diagnostic d’un cancer. Suite à notre conversation, je me suis dit que je devrais peut-être moi aussi, vérifier mes seins. C’est ce que j’ai fait et j’ai senti une boule. Nous étions alors en 2017. J’ai pris rendez-vous chez mon gynécologue qui ne s’est pas limité à faire une mammographie mais a également directement voulu faire une biopsie. Quelques jours après, le diagnostic est tombé : il s’agissait d’un cancer du sein hormonodépendant.

Comment avez-vous réagi ? Comment l’avez-vous annoncé à vos proches ?

Le ciel m’est tombé sur la tête. J’ai pris conscience que je ne voulais absolument pas mourir et que j’avais encore envie de vivre des tonnes de belles choses. Mes deux filles se sont bien évidemment effondrées et j’ai commencé le traitement dès que possible.

Récupéré sur : giphy.com

Quel a été l’impact du cancer sur votre quotidien ?

Il a bien sûr été immense d’autant plus qu’après avoir été en rémission pendant quelques temps, j’ai fait une rechute en 2021 et cette fois-ci le cancer présentait des métastases dans la colonne vertébrale et le foie.

Comment avez-vous appris à vivre avec la maladie ?

En m’entourant de bonnes personnes avec lesquelles je peux rire, être joyeuse et profiter de la vie autant que je le peux. Profiter d’être avec mes filles et les petits enfants qui me donnent beaucoup de force.

Quelles aides ont été mises en place dans le traitement de la maladie ?

Elles ont été nombreuses. Outre le fait d’accepter de me faire accompagner par une infirmière lors des chimiothérapies, j’ai fait appel à une amie faiseuse de secret pour apaiser la dureté du traitement. Je recours aussi souvent à la réflexologie et à l’autohypnose qui me permettent de retrouver de l’énergie et un certain apaisement. Et puis, j’ai surtout de la chance d’avoir un oncologue, accompagné de secrétaires médicales, qui sont tous très humains et toujours à mon écoute.

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Auriez-vous un message à transmettre ?

Parallèlement aux soins qui ont été organisés, j’ai été consulter une spécialiste en soins palliatifs pour aborder en toute sérénité, les étapes de la fin de vie si je ne devais pas gagner contre le cancer. Loin d’être une preuve d’être pessimiste, je trouve qu’il s’agit plutôt d’une preuve qu’on se bat en connaissance de cause. Quoiqu’il arrive, j’ai envie de rester maîtresse de ma vie et de laisser le moins de charge possible à mes filles. Je voudrais donc dire aux lecteurs, qu’il ne faut pas avoir peur d’aborder les soins palliatifs, et qu’il vaut mieux être bien informé.

Avis d’expert

Docteur, vous connaissez l’histoire d’Yvonne. Quelles sont les solutions qui s’offrent actuellement aux patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique en termes de prise en charge ?

Pendant longtemps, les cancers métastatiques ont été fort redoutés, car synonymes d’une condamnation à moyen terme. Bien qu’ils le soient encore aujourd’hui, ils se soignent de mieux en mieux et la patiente conserve une qualité de vie relativement bonne malgré les traitements.

La survie s’est considérablement améliorée et chaque année, de nouvelles molécules sont commercialisées, offrant de bonnes perspectives aux patientes. La situation est telle que les oncologues ne sont même parfois plus en mesure de faire un pronostic de survie car les données cliniques n’existent pas, tant la recherche avance rapidement.

La recherche progresse, quelles sont les dernières innovations et quelles sont encore vos attentes ?

Elles ont été très nombreuses et dans plusieurs domaines. Outre les anticorps conjugués auxquels on a recours de plus en plus souvent et qui permettent d’obtenir des réponses spectaculaires, l’immunothérapie s’avère particulièrement intéressante pour le traitement des cancers dits triples négatifs.

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Nous avons également assisté au développement des traitements antihormonaux pour les cancers hormonodépendants qui contournent les mécanismes de résistance à l’hormonothérapie qui s’observent souvent dans l’évolution de ces tumeurs. Aussi, il faut le préciser, il existe aujourd’hui des traitements spécifiques lorsque des mutations génétiques ont été identifiées. Je suis confiant que même les cancers métastatiques des os pourront être guéris ou pourront du moins bénéficier d’une longue rémission allant au-delà de 20 ans pour certains.

Quel est votre message d’espoir pour les patientes ?

Il n’y en a pas un mais plusieurs. Quel que soit le type de cancer du sein, il existe de plus en plus de molécules innovantes et efficaces pour le traiter.

Au cours des dernières années, les traitements ont permis de prolonger significativement l’espérance de vie tout en maintenant une qualité de vie relativement bonne. Par rapport à il y a 30 ans, la mortalité a chuté de 50% et cette courbe ne s’infléchit pas. J’ai donc bon espoir que nous serons en mesure de guérir ou du moins de prolonger de manière significative les périodes de rémission quel que soit le type de cancer du sein.


Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Gilead Sciences Switzerland SARL / CH-UNB-0528

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