Pourquoi sommes-nous addicts aux réseaux sociaux ?

De la photo parfaitement composée d’un repas gastronomique au selfie soigneusement mis en scène, Instagram est rempli d’images idéalisées. Pourquoi ressentons-nous le besoin de nous présenter sous notre meilleur jour et pourquoi sommes-nous si attirés par ce type d’images ?

Par Adeline Beijns

Un monde de rêve

Dans le monde actuel, dominé par les réseaux sociaux, personne n’ignore que de nombreuses personnes ressentent le besoin de poster des photos d’elles-mêmes et de leurs activités au meilleur de leur forme.

Un facteur qui contribue à l’envie de poster des images idéalisées de nous-mêmes est la comparaison sociale. Les réseaux sociaux fournissent un flux constant d’images et d’informations sur la vie des autres, ce qui fait qu’il est facile de comparer notre propre vie à celle des autres. Lorsque nous voyons des images idéalisées des autres, nous pouvons ressentir une pression pour présenter une version idéalisée similaire de nous-mêmes, afin de suivre ou de surpasser nos « amis ».

Se montrer comme on voudrait être est un autre facteur qui pousse à poster des images touchant la perfection. Les réseaux sociaux peuvent être un moyen de conserver une version idéalisée de notre vie, en présentant une image soigneusement conçue pour refléter un style de vie, une personnalité ou une esthétique particulière. Pour de nombreuses personnes, les réseaux sociaux sont ainsi un moyen de s’exprimer de manière créative et de façonner leur propre identité en ligne.

De plus en plus

Ensuite, il ne faut pas oublier que les appréciations, les commentaires et les autres formes de validation sociale peuvent encourager les gens à être actifs sur les différentes plateformes. Lorsque nous voyons la réponse positive que d’autres reçoivent pour leurs images idéalisées, nous pouvons être motivés à poster des images similaires des nôtres, afin de recevoir le même niveau d’enthousiasme.

Pas la « vraie » vie

Dans le tumulte des publications, il est important de se rappeler que ces images ne reflètent pas nécessairement la vraie vie des gens. Il est facile d’oublier que les réseaux sociaux présentent une version soigneusement sélectionnée de la vie des autres, et que beaucoup de photos que nous voyons sont retouchées ou mises en scène. Le danger survient lorsque nous nous comparons à ces personnes car nous pouvons alors avoir des attentes irréalistes envers nous-mêmes et les autres, ce qui peut entraîner des sentiments d’anxiété et de dépression.

Risques et dépendance

Passer trop de temps sur les réseaux sociaux peut avoir une série d’effets négatifs sur notre santé mentale et physique, ainsi que sur nos relations sociales et notre bien-être général. Voici quelques-uns des risques les plus importants associés à une utilisation excessive des réseaux sociaux :

Santé mentale :

La comparaison constante avec les autres et la pression exercée pour présenter une version idéalisée de nous-mêmes peuvent engendrer des sentiments d’anxiété, de dépression, de solitude et d’isolement.

Sommeil :

La lumière bleue émise par les appareils électroniques peut perturber nos habitudes de sommeil naturelles et rendre l’endormissement plus difficile. De plus, le fait de passer du temps sur les réseaux sociaux peut être stimulant sur le plan mental, ce qui rend difficile de se détendre et de se préparer à dormir.

Dépendance :

Les réseaux sociaux peuvent créer une forte dépendance, avec leur flux constant de notifications, de mises à jour et d’opportunités de s’engager socialement. Pour certaines personnes, l’utilisation des réseaux sociaux peut devenir compulsive et interférer avec d’autres domaines de la vie, comme le travail, les relations et les loisirs.

Santé physique :

Passer trop de temps sur les réseaux sociaux peut contribuer à des problèmes physiques, comme des maux de tête, une fatigue oculaire et des douleurs au cou et au dos. Cela peut également conduire à un mode de vie plus sédentaire, avec moins de temps passé à l’extérieur.

Isolement :

L’utilisation excessive des réseaux sociaux peut interférer avec notre capacité à former et à entretenir des relations sociales authentiques. Elle peut contribuer à des sentiments de ce qu’on appelle désormais le syndrome FOMO (« fear of missing out » en anglais, c’est-à-dire la peur de rater quelque chose) et à un sentiment de déconnexion par rapport aux autres ainsi qu’à des conflits avec notre entourage.

Comment se protéger ?

Pour ne pas sombrer dans les affres des réseaux sociaux, trois conseils se révèlent particulièrement efficaces : 

Fixez des limites :

vous pouvez limiter votre utilisation à un certain moment de la journée ou à un certain temps par jour. 

Bougez-vous :

pratiquez des activités physiques et passez du temps avec vos amis et votre famille. Vous pourrez ainsi réduire le temps que vous passez sur les plateformes sociales et diminuer le risque de dépendance.

Pratiquez la pleine conscience : 

soyez attentif à votre utilisation des réseaux et à la façon dont elle affecte votre état émotionnel. Si vous remarquez que vous devenez anxieux ou stressé, prenez du recul et pratiquez une activité apaisante comme la méditation.

Dans l’ensemble, si les réseaux sociaux peuvent être un outil puissant d’échanges, d’expression personnelle et de créativité, il est important de les utiliser avec discernement et modération. En fixant des limites à notre utilisation et en trouvant un équilibre sain entre la vie en ligne et hors ligne, nous pouvons minimiser les risques associés à une utilisation excessive et profiter des nombreux avantages qu’ils ont à offrir.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Traiter la spasticité de manière ciblée : au plus tôt, au mieux c’est

La spasticité est fréquente dans des maladies telles que l’AVC, la sclérose en plaques, la paralysie cérébrale ou les lésions de la moelle épinière. Ce trouble est causé par un dysfonctionnement des nerfs qui régulent les mouvements musculaires, entraînant une tension excessive. La spasticité peut limiter la mobilité des bras ou des jambes, provoquer des douleurs, des problèmes articulaires et d’autres complications. Un traitement précoce et ciblé permet de soulager ces symptômes, de préserver la mobilité et d’améliorer la qualité de vie. Entretien avec Dre. Inge Eriks Hoogland, Dre. Audrey Weaver et Dr. Henrik Rühe.

Loading

Lire la suite »

Douleurs fulgurantes, patience infinie : La névralgie d’Arnold

Jacqueline, 64 ans, est une femme pleine de vie. Passionnée de lecture et de couture, elle a tou- jours trouvé le temps de confectionner des déguisements pour ses quatre enfants, aujourd’hui adultes. Elle attend avec impatience la naissance de son deuxième petit-enfant et adore voyager avec son mari, comme en témoigne leur récent séjour magique en Polynésie française. Pourtant, derrière cette vitalité, se cache un combat long et éprouvant contre une maladie invisible : la névralgie d’Arnold.

Loading

Lire la suite »

Vivre sur le fil du trouble bipolaire

Les troubles bipolaires et borderline, souvent méconnus du grand public, touchent des millions de personnes à travers le monde. Ces troubles de la santé mentale, parfois confondus ou mal diagnostiqués, se manifestent par des fluctuations émotionnelles intenses et des comportements difficiles à contrôler. Jade, une jeune femme atteinte de ces troubles, partage son expérience pour mieux faire comprendre ces réalités et montrer qu’il est possible de trouver des moyens de les surmonter.

Loading

Lire la suite »

Quand l’amour devient délire : comprendre l’érotomanie

L’amour est un sentiment complexe et mystérieux, mais parfois, ce sentiment peut prendre une tournure délirante. L’érotomanie, une pathologie peu connue mais fascinante, pousse certaines personnes à croire qu’elles sont aimées, souvent par quelqu’un de socialement inaccessible. Pour mieux comprendre ce trouble, ses implications et les différents aspects qui le caractérisent, nous avons interrogé le Dr. Lakshmi Waber, Spécialiste FMH en psychiatrie et sexologie, Président et responsable de formation de la Société Suisse de Sexologie. Il nous offre un éclairage précieux sur ce sujet épineux, en mettant en lumière à la fois les causes, les traitements et les réalités souvent ignorées de l’érotomanie.

Loading

Lire la suite »

La psychologie des couleurs : quand l’œil façonne l’humeur

La psychologie des couleurs est un domaine fascinant qui étudie l’influence des teintes sur nos émotions, nos comportements et même notre bien-être. Il ne s’agit pas simplement d’une tendance décorative : depuis des siècles, les civilisations associent certaines couleurs à des significations particulières, qu’il s’agisse de symboliser la royauté, la paix ou la passion. Dans le quotidien, un simple changement de couleur dans l’environnement peut apaiser l’esprit ou éveiller un sentiment d’énergie.

Loading

Lire la suite »