Diagnostic de pré-diabète, rien n’est perdu

Bien que les personnes atteintes de pré-diabète, également appelé « intolérance au glucose », aient un risque plus élevé de développer un diabète de type 2, il est loin d’être une fatalité. Son diagnostic peut être l’opportunité de reprendre sa santé en main en revoyant son mode de vie. Entretien réalisé auprès de Léonie Chinet, Secrétaire générale de diabètevaud.

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce que le pré-diabète ?

Il s’agit de la phase qui précède le développement d’un diabète de type 2 qui touche environ un demi-million de personnes en Suisse. On l’appelle parfois aussi intolérance au glucose, et il se caractérise par des valeurs de glycémie sanguine supérieures à la normale. Par valeurs normales, on comprend un taux de glycémie à jeun inférieur à 5.6 mmol/l. On parle donc de pré-diabète lorsque ce taux est compris entre 5.6 et 6.9 mmol/l et de diabète lorsqu’il est supérieur à 7 mmol/l. Le diabète de type 2 est en constante augmentation dans le monde et a pour conséquence que les organes dont principalement le foie et les muscles n’arrivent plus à utiliser efficacement l’insuline produite par le pancréas de telle sorte qu’on parle alors d’insulino-résistance.

Quels en sont les facteurs de risque ?

Le diabète de type 2 est une maladie principalement liée au mode vie, à savoir la sédentarité et une alimentation déséquilibrée. Le profil type d’un patient est un âge supérieur à 45 ans, un surpoids voire une obésité avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25, une hypertension artérielle et/ou un cholestérol élevé ainsi que des antécédents familiaux de diabète. Pour les femmes, il peut y avoir un antécédent de diabète gestationnel.

Comment le pré-diabète est-il diagnostiqué ?

De la même manière que le diabète c’est-à-dire en mesurant la glycémie à jeun – ce qui implique qu’on n’ait pas consommé d’aliments ou boissons sucrées depuis au moins deux heures. On peut aussi mesurer l’hémoglobine glyquée qui indique le taux de sucre moyen dans le sang durant les trois derniers mois. Ces tests peuvent se faire chez le médecin ou encore chez certains pharmaciens. Pour savoir si l’on est à risque, on peut remplir un court questionnaire disponible gratuitement en ligne sur les sites de diabètevaud ou diabètesuisse.

Le pré-diabète est-il précurseur de complications ?

Oui si le patient l’ignore : 1 personne diabétique sur 3 ne sait pas qu’elle est atteinte de diabète car les symptômes ne sont pas toujours apparents. Or tant qu’il n’est pas connu, il n’est pas traité et progresse, ce qui augmente le risque de complications. De ce point de vue, le diagnostic est une chance et une opportunité de revoir son mode de vie. Il faut souligner que le pré-diabète est encore réversible si on le diagnostique suffisamment tôt et qu’une prise en charge adéquate est mise en place.

Quelles sont ses conséquences à long terme lorsqu’il n’est pas pris en charge ?

Le patient développera très certainement un diabète de type 2 qui est associé à un risque élevé de développement de maladies cardiovasculaires, ophtalmologiques et rénales et donc également à une qualité de vie amoindrie.

Comment le prendre en charge ?

Plusieurs options s’offrent aux patients aujourd’hui mais il s’agit d’un véritable investissement en temps et il faut y mettre de sa personne. Il s’agit essentiellement de revoir son mode de vie en adoptant une alimentation équilibrée, et en pratiquant une certaine activité physique ce qui ne veut pas dire de devoir faire du sport. Marcher plutôt que prendre la voiture ou monter les escaliers plutôt que prendre l’ascenseur sont des actions qui peuvent déjà faire la différence lorsqu’on les intègre au quotidien. Certaines études ont prouvé qu’une petite marche de 15 minutes après le souper était très efficace pour faire diminuer la glycémie.

Les personnes en pré-diabète peuvent aussi contacter les associations telles que diabètevaud ou diabètesuisse pour obtenir des informations mais aussi des conseils sur les aides et prestations disponibles. A diabètevaud, nous avons ainsi mis en place un groupe d’échange très apprécié où les participants peuvent se soutenir et échanger des informations sur les difficultés et les choses qui les aident.

Retrouvez plus d’informations : https://www.accu-chek.ch/fr/les-lecteurs-de-glycemie/instant

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