Une bonne hygiène de vie pour limiter les effets de la SEP

Maladie auto-immune, la sclérose en plaques (SEP) est une maladie dégénérative qui évolue généralement par poussées. Une bonne hygiène de vie axée sur une alimentation adaptée, une activité physique de type aérobie quotidienne et un sommeil réparateur contribue à limiter les effets délétères de cette maladie inflammatoire et améliore la qualité de vie des patients. Entretien réalisé auprès d’Olivier Bourquin, nutritionniste, fondateur de BN Nutrition et auteur de plusieurs livres traitant du sport, de la performance, de la santé, du sommeil et de la libido.

Par Adeline Beijns

Olivier Bourquin, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Après plusieurs années passées dans le domaine du sport d’élite, j’ai été responsable de la préparation physique de la Fédération Suisse de Tennis, j’ai décidé de m’orienter vers la prévention et la nutrition mais aussi la micronutrition, trop souvent oubliées dans le contexte de l’entraînement et de la santé. J’ai aujourd’hui 54 ans et je consulte mais donne aussi des formations dans tous les cantons et aussi à l’étranger.

Les personnes atteintes de sclérose en plaques sont souvent très fatiguées. Que préconisez-vous pour diminuer ces symptômes ?

Comme il n’existe pas une seule forme de SEP et qu’une personne peut se sentir fatiguée pour de multiples raisons, il convient d’abord de prendre son temps pour déterminer quelles pourraient en être les causes. La fatigue peut être multifactorielle et peut découler d’une alimentation peu appropriée ou prise au mauvais moment (rythmo-nutrition), d’un manque d’activité physique (c’est bien connu, moins on en fait, moins on a envie d’en faire) ou encore d’un sommeil qui n’a pas suffisamment de phases de sommeil profond. Il peut aussi s’agir d’une carence en fer. Une approche holistique pour traiter le patient est donc très importante.

Pourquoi conseillez-vous d’intégrer le sport dans leur quotidien ?

L’activité physique est cruciale pour de très nombreuses raisons. Elle permet non seulement de se sentir bien dans son corps et de préserver sa masse musculaire pour continuer à se déplacer mais elle permet aussi de favoriser les 5 facteurs de coordination qui sont particulièrement importants pour les personnes souffrant de SEP à savoir, l’orientation, la différentiation, la réaction, le rythme et surtout l’équilibre qui fait souvent défaut aux patients. La marche mais aussi la corde à sauter, qui est intéressante pour la coordination, sont deux activités que je préconise. Sans augmenter de manière exagérée, sa fréquence cardiaque, marcher 10 000 pas par jour pendant au moins 30 minutes non-stop est recommandé. Enfin, pratiquer une activité en plein air, au contact de la lumière, est important car cela favorise la production de vitamine D qui nous fait souvent défaut et apporte un oxygène de qualité à l’organisme.

En terme d’alimentation, y a-t-il un mode de vie nutritionnel particulier à privilégier ?

Une alimentation plutôt dissociée qui apporte un bon équilibre acido-basique, riche en graisses oméga-3 et en produits aux vertus anti-inflammatoires et antioxydants est à favoriser. Je pense ainsi aux nombreux poissons dits gras comme la sardine, le maquereau, le hareng, l’anchois ou encore le saumon qu’on peut consommer jusqu’à 4 fois par semaine. Leurs oméga-3 ont un effet protecteur sur la gaine de myéline. Le curcuma, le thé vert et tous les aliments qui contiennent des nitrates naturels tels que les betteraves rouges sont à privilégier mais aussi les produits lacto-fermentés tels que la choucroute, le pain au levain naturel, et les pickles qui sont particulièrement recommandés car ils renforcent non seulement le microbiote, et donc le système immunitaire, mais ils permettent également une meilleure absorption des nutriments.

La qualité du sommeil est également un point important. Selon vous, comment celle-ci pourrait-elle être améliorée ?

Oui, il est même crucial. Outre l’écoute de sons binauraux qui sont des sons, écoutés à l’aide d’un casque, qui favorisent le sommeil profond en rééquilibrant certaines fréquences du cerveau, il est important de faire attention à ce qu’on mange au dîner. Manger des féculents favorise le sommeil car ils sont précurseurs de la sérotonine qui déclenche la sécrétion de mélatonine (l’hormone du sommeil) et facilite l’endormissement, mais aussi du neurotransmetteur GABA qui aurait lui aussi des effets apaisants. Aussi, il est important de ne pas manger trop tard et de ne pas aller non plus au lit en ayant encore faim.

En combinant tous ces éléments, quels bénéfices avez-vous constaté ?

Pour les personnes souffrant de SEP que j’ai suivies, toutes ont vu une amélioration significative de leur
santé avec une forte diminution voire une suppression de leurs poussées. Mais, le véritable défi commence une fois que le patient va mieux car il faut maintenir cette amélioration. Il est donc important que les patients réalisent que c’est un véritable changement de vie qu’ils doivent intégrer au quotidien.

Où pouvons-nous nous informer davantage à ce sujet ?

Nous avons la chance de vivre à une époque où la recherche progresse très vite. Il y a donc de plus en plus d’études publiées sur l’importance d’une approche holistique, comprenant les aspects nutritionnels et micro-nutritionnels, lorsqu’il s’agit de traiter les maladies auto-immunes. Pour en savoir plus sur mon approche de la nutrition, je recommande mon livre « Manger bien associé » et « La performance sur mesure ». 

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Merck (Suisse) SA
L’indépendance de l’opinion du médecin a été entièrement respectée

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