Cancer de la vessie : longtemps asymptomatique

Marie-Madeleine, 74 ans, est une battante et n’est pas du genre à s’inquiéter de légers « bobos ». C’est donc avec le plus grand étonnement qu’elle découvre qu’elle est atteinte d’un cancer avancé de la vessie. Deux ans plus tard, elle nous livre son témoignage.  

Par Adeline Beijns

L’indépendance avant tout

C’est en Haute-Savoie que Marie-Madeleine voit le jour, il y a 74 ans. Ayant de la famille dans le canton de Genève, et son diplôme d’assistante de direction en poche, c’est aux bords du Lac Léman qu’elle élit domicile en 1966. Ambitieuse et pleine d’énergie, elle commence sa carrière dans le domaine bancaire avant de travailler dans le secteur de l’import-export de matières premières. Côté cœur, sa volonté d’indépendance la tiendra loin du sceau du mariage mais ne l’empêchera pas de connaître le bonheur d’être tout d’abord maman et ensuite grand-mère. Sa fille, âgée de 40 ans, a en effet deux filles adolescentes qui ont aujourd’hui 15 et 16 ans.

Pertes urinaires

«J’ai attendu trop longtemps» confesse Marie-Madeleine. «Cela faisait deux mois que je souffrais de pertes urinaires et que j’avais détecté la présence de sang dans mes urines ». En août 2020, n’y tenant plus, elle se décide finalement à aller voir son médecin généraliste qui l’envoie à l’hôpital sur le champ. Après plusieurs examens, le diagnostic tombe rapidement comme un couperet: la jeune grand-mère souffre d’un carcinome urothélial de haut grade.

Comme cette tumeur plate apparaît sur le revêtement de la vessie et est susceptible d’envahir en profondeur les couches de sa paroi, les médecins sont sans appel, Marie-Madeleine devra subir une ablation complète de la vessie et aura, à la place, une poche urinaire. En termes médicaux, on parle d’une « ablation avec déviation de type Bricker », du nom de son inventeur.

Le tabac, responsable ?

Lorsqu’il s’agit d’un cancer de la vessie, le premier facteur de risque est généralement le tabac. Marie-Madeleine avait fumé durant plusieurs années mais «pas énormément, 5 à 6 cigarettes par jour tout au plus » explique-t-elle. « J’avais d’ailleurs arrêté, 10 ans auparavant, pour avoir plus de souffle lors de mon jogging quotidien ». Avait-elle déjà eu des problèmes à la vessie? « Jamais, même pas de cystites alors qu’elles sont relativement courantes chez les femmes » poursuit-elle. Ni douleurs ni grande fatigue, rien ne laissait présager que le cancer progressait sans bruit dans son corps.

Une prise en charge exceptionnelle

C’est donc en octobre 2020 que sa vessie lui est retirée. Loin d’être abattue par l’opération « qui s’est très bien passée » selon elle, elle s’est très vite habituée à la poche. «On m’avait recommandé une infirmière qui devait venir me voir tous les jours mais je lui ai vite dit que je pouvais me débrouiller toute seule » se souvient Marie-Madeleine.

D’où lui vient cette force? «De mon voisinage et de ma famille. J’ai un grand soutien de la part de ma fille, mes deux frères, mes belles-sœurs, ma sœur ainsi que de mes nièces. Toute l’équipe médicale et en particulier le chirurgien et l’oncologue ont été fantastiques. J’ai été extrêmement bien suivie». Traitée dans une petite structure où les oncologues, les autres médecins et les infirmières travaillent en équipe, a été un élément important et rassurant pour la septuagénaire. Cela a été particulièrement le cas lorsqu’elle a dû subir 3 cycles de chimiothérapie pour traiter les quelques métastases qui n’avaient pu être enlevées par la chirurgie.

Et maintenant ?

En juin dernier, l’oncologue lui annonce la bonne nouvelle: «vous êtes en rémission totale!». Suivant malgré tout encore une immunothérapie jusqu’en 2023, Marie-Madeleine se dit qu’elle peut quand même, à présent, clore ce chapitre et penser à l’avenir tout en vivant le plus normalement possible !

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien d’Astellas Pharma Suisse SA 
L’indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Partie 1 : La vie face à l’inattendu : le parcours d’Eric contre la LLC

Au cœur des enjeux médicaux, il est des histoires qui résonnent plus fort, éclairant la dimension humaine derrière les diagnostics. Cet article retrace le combat singulier d’Eric, un genevois de 69 ans, contre la leucémie lymphoïde chronique (LLC). À travers son témoignage, nous explorons non seulement les défis médicaux mais aussi l’impact émotionnel de cette maladie sur sa vie et celle de ses proches, offrant ainsi une perspective humaine sur un sujet complexe.

Loading

Lire la suite »

Le virus HPV : comprendre et agir

Le virus du papillome humain (HPV) représente l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes au monde. Il touche tant les hommes que les femmes et peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé. Cet article vise à démystifier le HPV, en expliquant ce que c’est, comment il se transmet, ses symptômes, ses risques, et plus encore.

Loading

Lire la suite »

Comprendre l’aménorrhée

L’aménorrhée primaire se réfère à l’absence de règles chez une jeune fille de plus de 16 ans sans qu’elle n’en ait jamais eu auparavant, tandis que l’aménorrhée secondaire concerne les femmes qui connaissent une interruption de leurs cycles menstruels pour une durée de trois mois ou plus.

Loading

Lire la suite »

L’endométriose : un mal invisible

Dans le dédale des maladies féminines, l’endométriose reste souvent méconnue malgré son impact profond sur la vie des femmes qui en souffrent. Affectant environ 10% des femmes en âge de procréer, cette condition révèle non seulement les limites de notre compréhension médicale mais aussi les défis quotidiens que doivent relever celles qui vivent avec.

Loading

Lire la suite »