Messieurs ! Ne vous cachez plus… une source de plaisir insoupçonnée et à portée de mains !

De la taille d’un petit abricot, la prostate est une glande qui fait partie des appareils reproducteur et urinaire masculins, située sous la vessie et devant le rectum. Hormis ses fonctions procréatrice et endocrine, elle s’avère une source de plaisir parfois très puissante. Entretien réalisé auprès du Dr. Lakshmi Waber, Psychiatre et psychothérapeute au Centre de Psychothérapie Varembé à Genève.

Par Adeline Beijns

Quelle est la fonction de la prostate ?

Cette petite glande remplit trois fonctions principales à sa- voir procréatrice, endocrine et récréative. Elle intervient ainsi dans la reproduction en produisant et en stockant environ 20% du liquide séminal ainsi que différentes autres substances telles que l’enzyme PSA permettant une meilleure viabilité et motilité du sperme dans le vagin et l’utérus. La prostate est constituée de cellules musculaires qui participent à l’évacuation du sperme au cours de l’éjaculation. Sa fonction endocrine est assurée par la production d’un dérivé de la testostérone. Pour certaine personne sa stimulation directe peut être source de plaisir (point P).

Depuis combien de temps est-ce connu ?

Depuis la nuit des temps ! Les premières traces remontent à l’époque babylonienne, c’est-à-dire aux environs de 2300 ans avant notre ère, où les mœurs étaient plus libres et autorisaient les relations hétérosexuelles, homosexuelles et bisexuelles.

D’autres mentions ont été retrouvées dans des textes tantriques, aux alentours de 2000 ans avant JC, voire même à l’époque des empereurs chinois dont les femmes dans les harems rivalisaient entre elles pour donner le plus de plaisir à l’empereur et obtenir ses faveurs. En Europe, le massage prostatique est (ré)apparu vers 1890 mais dans un cadre strictement thérapeutique car il était prodigué pour les problèmes chroniques de la prostate.

Est-il possible de pousser le plaisir jusqu’à l’orgasme ?

Oui tout à fait. L’orgasme prostatique est d’ailleurs parfois décrit comme étant un orgasme plus puissant, avec plus de contractions du périnée, et plus interne. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’un orgasme pénien a 4-8 contractions tandis que l’orgasme prostatique en aurait environ 12.

Quels sont vos conseils pour obtenir un plaisir prostatique ?

Il convient avant tout de le faire quand on a le temps et l’envie de découvrir ce que c’est, dans un cadre relaxant. La première fois, il ne faut pas s’attendre à un plaisir extatique, cela s’apprend et peut prendre du temps (certaines personnes parlent de 30 minutes de stimulation). D’un point de vue hygiénique, il est recommandé d’avoir les mains propres, les ongles coupés et d’avoir été à la selle pour limiter tout risque d’infection. Des gants peuvent aussi être utilisés si on préfère. Il est donc déconseillé de le faire en cas d’hémorroïdes ou de fissures dans la région anale. Lorsque l’on est sexuellement excité, on peut soit procéder à un massage de la région située entre le scrotum et l’anus soit accéder à la prostate par voie anale en utilisant un lubrifiant et en faisant des massages circulaires voire de légers tapotements.

Différentes positions sont possibles (par exemple sur le dos, en chien de fusil). Mais attention, on parle de massage prostatique et non de pénétration anale. Si on souhaite utiliser un objet, il faut absolument recourir à des sextoys spécialement conçus avec un frein pour ne pas les perdre.

Pourquoi le plaisir est-il encore aujourd’hui un sujet tabou voire honteux ?

Cela vient probablement de sa diabolisation par le christianisme qui condamnait fermement la sodomie et toutes les pratiques sexuelles n’assurant pas la reproduction. Des textes de lois ont d’ailleurs instauré un cadre pénal pour contrôler et interdire ces pratiques. Une des dernières à avoir été abrogée l’a été en Allemagne en 1994.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Albinisme : entre mystère génétique et richesse culturelle

Longtemps entouré de mythes et de croyances, l’albinisme se caractérise par l’absence ou la réduction significative de la pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux. Au-delà de l’apparence, cette condition génétique soulève des enjeux majeurs en matière de vision et de protection contre les rayons solaires. Les avancées scientifiques et sociales ont permis de mieux cerner le phénomène et d’améliorer la prise en charge des personnes concernées.

Loading

Lire la suite »

Hypermnésie : un don ou un fardeau ?

L’hypermnésie, ou mémoire exceptionnelle, fascine autant qu’elle intrigue. Ce phénomène rare, souvent perçu comme un don, peut aussi devenir un fardeau pour ceux qui en sont dotés. Comprendre ce trouble, ses causes et ses conséquences est essentiel pour saisir la complexité de ce fonctionnement hors norme.

Loading

Lire la suite »

Quand le genou fait soudainement grève

Damian a 35 ans, vient du Valais et aime la montagne. Pendant son séjour au Canada, les longues randonnées intensives avec sa compagne Céline faisaient partie intégrante du quotidien. Souvent, ils attaquaient directement la montée sans échauffement. Grimper jusqu’au sommet, faire une courte pause pour profiter de la vue, puis redescendre. Mais un jour, quelque chose a changé.

Loading

Lire la suite »

Thérapie psychosexuelle : à la croisée de l’intimité et de l’esprit

De plus en plus reconnue comme une approche globale et bienveillante, la thérapie psychosexuelle s’intéresse autant à la sphère psychique qu’à la dimension intime du patient. Elle propose des outils spécifiques pour accompagner toutes celles et ceux qui rencontrent des difficultés sexuelles ou relationnelles, souvent liées à des blocages émotionnels, des traumatismes ou des schémas de pensées limitantes. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le Dr. Lakshmi Waber, Spécialiste FMH en psychiatrie et sexologue, Président et responsable de formation de la Société Suisse de Sexologie.

Loading

Lire la suite »

La salle d’attente : le couloir de l’ombre

Daniela Vaucher a traversé deux cancers et est aujourd’hui en rémission. Pendant toute la durée de ses traitements, c’est dans la salle d’attente de son oncologue qu’elle a tenu son journal intime — un refuge de mots et d’émotions face à l’inconnu. Dans une série de témoignages à paraître sur plusieurs éditions, elle partage avec nous son parcours, entre doutes, espoir et résilience.

Loading

Lire la suite »

Quand la maternité se conjugue au diabète gestationnel

Le diabète gestationnel est un défi dans la prise en charge des grossesses à risque, interrogeant tant les cliniciens que les chercheurs sur les meilleures stratégies de dépistage, de suivi et de prévention. Cette affection, qui se caractérise par une intolérance au glucose apparaissant au cours de la grossesse, soulève des questions essentielles concernant la santé maternelle et néonatale. À travers l’histoire de Marianne, 37 ans, qui a développé un diabète gestationnel lors de sa grossesse de Mathieu – aujourd’hui âgé de 3 ans – nous explorerons la réalité clinique de cette pathologie, ses implications et les perspectives d’amélioration de sa prise en charge en Suisse.

Loading

Lire la suite »