Le psoriasis, maladie évolutive à traiter rapidement

Survenant généralement à la suite d’un événement mettant en alerte le système immunitaire, le psoriasis est une maladie inflammatoire qu’il convient de prendre en charge au plus vite. La honte ressentie par les patients peut cependant les amener à retarder leur première consultation chez un dermatologue. Entretien auprès du Dr. Basile Darbellay, dermatologue FMH et dermatopédiatre DIU.  

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce que le psoriasis et à quoi est-il dû ?

Il s’agit d’une maladie chronique inflammatoire non contagieuse principalement due à des polymorphismes génétiques, c’est à dire certains assortiments de gènes transmis par les parents et prédisposant au développement de la maladie raison pour laquelle on observe une fréquence augmentée au sein des certaines familles. Elle est fréquente, touchant environ 3% de la population mondiale. Les symptômes sont initiés par un facteur déclenchant classiquement une période particulièrement stressante, la prise de certains médicaments, une maladie infectieuse, des perturbations hormonales (adolescence), la vaccination, l’alcool, le tabac, le surpoids, le syndrome métabolique plus généralement et de multiples autres causes. C’est une maladie principalement cutanée mais elle affecte aussi les articulations chez environ 2 personnes sur 1000.

Quels en sont les symptômes?

La maladie cutanée est caractérisée par des plaques érythémateuses (rouges), en relief, bien délimitées, recouvertes de squames argentées et avec une topologie classique ciblant les coudes, les genoux, le cuir chevelu et la région lombaire. Elle touche aussi fréquemment les ongles et la langue. Pour le psoriasis articulaire, il s’agit de douleurs chroniques au repos, souvent la nuit ou lors de la première utilisation de l’articulation le matin et de gonflement des zones péri articulaires, les zones les plus fréquemment touchées étant les doigts et la colonne vertébrale. À noter que l’arthrite psoriasis ne précède l’atteinte cutanée que dans 10% des cas environ, la maladie débute donc le plus souvent par une atteinte cutanée suivie d’une atteinte articulaire.

Pour les patients qui développent également de l’arthrite psoriasique, quel est son impact sur la qualité de vie des patients ?

Les conséquences sont multiples: psychologiques, troubles du sommeil, absentéisme professionnel ou diminution de la productivité professionnelle, maladies cardiovasculaires, infectieuses et néoplasiques, bref, il s’agit d’une maladie du corps entier, affectant le quotidien des patients et leur entourage.

A partir de quand est-il important de consulter ?

Il n’y a pas de recommandations officielles. L’échec de traitements en vente libre et la diminution de la qualité de vie sont une raison valable de consulter.

La honte envahit souvent les patients, est-ce un sentiment qu’ils éprouvent généralement aussi vis-à-vis de leur médecin ?

Il arrive en effet que des patients s’excusent avant de se dévêtir, notamment lorsqu’ils souffrent d’une desquamation importante qui parfois recouvre rapidement le sol. On peut aisément s’imaginer la gêne quotidienne qui en découle.

Quelles peuvent être les conséquences d’un psoriasis qui ne serait pas pris en charge suffisamment tôt ?

Il existe malheureusement des conséquences irréversibles qui indiquent une prise en charge précoce, principalement dans les formes plus sévères de la maladie. Par exemple, les années de vie affectées par une diminution de la qualité de vie sont définitivement « perdues » et cela garde un impact sur le patient même après avoir contrôlé son psoriasis.

L’arthrite psoriasique provoque des destructions articulaires définitives, avec des douleurs chroniques indépendantes de l’activité de la maladie. Les atteintes cardio-vasculaires et métaboliques sont elles aussi irréversibles. Une chose est claire, aujourd’hui nous disposons de traitements efficaces, confortables et offrant une sécurité exceptionnelle pour le patient. Dans ce contexte, les conséquences de la maladie surpassent très largement les inconvénients éventuels liés au traitement.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Janssen-Cilag AG
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