Le glycomètre pour mieux gérer son diabète

Jamais elle n’aurait pensé pouvoir un jour connaitre son taux de glucose sanguin avec précision si facilement. Elle, c’est Claudia, âgée de 68 ans et atteinte du diabète de type 2 depuis 18 ans. Depuis qu’elle utilise un glycomètre, elle gère beaucoup mieux mais surtout beaucoup plus sereinement sa maladie.

Par Adeline Beijns

Une pathologie difficile à vivre

Une chose est certaine : il y a quelques années, lorsque l’on ne pouvait connaître avec précision son taux de glucose, on ne peut pas dire qu’on gérait son diabète. « On essayait tant bien que mal de gérer les hypo- et les hyperglycémies. Parfois, cela se passait mal : je suis tombée deux fois dans le coma en raison d’une lourde hypoglycémie que je n’ai pas vue venir » confie Claudia, retraitée qui vit avec le diabète de type 2 depuis qu’elle a 50 ans. À l’époque, en raison d’un divorce particulièrement éprouvant, Claudia prend énormément de poids, se laisse un peu aller et développe un diabète de type 2 aussi appelé non insulino-dépendant ou diabète tardif. D’abord géré par des comprimés antidiabétiques, Claudia doit malheureusement passer, après quelques années, à des injections d’insuline car le traitement médicamenteux ne permet pas d’atteindre un bon équilibre glycémique.


Cette maladie aux multiples facettes affecte la vie des patients de multiples façons et nécessite que les doses d’insuline soient ajustées en fonction du taux de glucose. « Il y a un problème quand je ne connais pas ce taux car la dose d’insuline injectée peut être totalement inappropriée et me causer une hypo- ou une hyperglycémie » confie la jeune retraitée. « Et le taux de glucose peut varier en fonction de très nombreux facteurs comme les glucides pris lors des différents repas, l’activité physique ainsi que le stress et les autres émotions fortes de la journée » explique cette dame au sourire communicatif.

En dehors des prises de sang, c’est grâce à des tigettes que Claudia détermine alors son taux de glucose sanguin. « Mais ce n’est vraiment pas pratique car ces tigettes doivent être trempées dans notre urine. Et le résultat n’est pas facile à lire je trouve car les nuances de couleurs, en fonction de l’éclairage, ne sont pas toujours aisées à déterminer. Le résultat est donc très approximatif et pas pratique du tout » explique-t-elle. En effet, imaginez un instant que vous vous sentiez mal : hypotension, refroidissement ou hypoglycémie ? Vous n’en avez pas la moindre idée. Les conséquences de cette ignorance peuvent être lourdes car un diabète mal géré entraîne inévitablement un taux de glucose sanguin anormal qui s’en prend alors aux yeux, aux reins et autres organes.

Une innovation tant attendue

C’est ainsi que progressivement, au fil des ans, Claudia développe non seulement une rétinopathie diabétique mais aussi des neuropathies aux jambes. « Mais aussi des problèmes cardiovasculaires dont notamment de l’hypertension ». Il y a quelques années, son endocrinologue lui recommande d’utiliser un glycomètre. « Ca a été une révolution pour moi. Au début, comme personne n’aime le changement, j’étais assez réticente car je devais changer mes habitudes. Mais je me suis lancée et j’ai commencé à utiliser ce petit appareil » se souvient-elle.

Très discret, plus petit qu’un smartphone, un glycomètre est un dispositif d’autosurveillance des taux de glycémie permettant d’effectuer des tests aussi réguliers que vous le souhaitez pour vous rassurer et mieux contrôler le diabète. Son principe de fonctionnement est simple : du sang pris au bout des doigts est apposé sur une bandelette de test que l’on insère dans le glycomètre. Très rapidement, le taux de glucose apparaît sur l’écran. Vous êtes alors en mesure d’agir : si votre taux est trop bas, vous êtes en hypoglycémie et vous devriez manger ou boire quelque chose de sucré. S’il est trop haut, une injection appropriée d’insuline peut vous ramener dans les valeurs normales.

« Je l’ai toujours sur moi, où que j’aille. Avant de manger ou lorsque je ne me sens pas bien, je mesure mon taux de glucose et je sais immédiatement où j’en suis et ce que je dois faire. C’est la même chose quand je veux partir en balade : cela me permet de savoir si je dois d’abord manger une collation ou non » sourit notre bonne amie.

Une amélioration objective

« Pouvoir mieux contrôler ma maladie a eu une conséquence positive sur ma santé. Mon taux d’hémoglobine glyquée (ou HbA1c) a baissé depuis que j’utilise le glycomètre. Et comme je suis maintenant en mesure de distinguer une hypoglycémie d’une hypotension, je ne mange plus nécessairement en cas de malaise et ma balance me dit merci » sourit Claudia. Et nous aussi.

Pensez à mesurer votre taux de glycémie !

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas …

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Les tests génomiques pour éviter une chimiothérapie

Souvent synonyme d’effets secondaires lourds, la chimiothérapie dans le traitement de certains cancers du sein peut aujourd’hui être adéquatement prescrite grâce à un test génomique qui va en révéler l’utilité ou non. Entretien auprès du Docteur Didier Jallut, Spécialiste en Oncologie médicale à Lausanne.

Loading

Lire la suite »

Le coup de foudre, une question de chimie ?

Vous entendez parfois les gens dire qu’ils ont eu le coup de foudre ou vous-même avez peut-être été « frappé par la foudre » lorsque vous avez rencontré votre partenaire pour la première fois. Est-ce vraiment possible ? Et surtout, que dit la science ?

Loading

Lire la suite »

Surcharge et épuisement, comment y remédier ?

Contaminé ou pas, la crise de la Covid nous aura tous ébranlés. Le ras-le-bol, la fatigue voire l’épuisement mental qui en découlent semblent être de nouveaux dommages collatéraux, inattendus, du climat ambiant. Alors que l’on entrevoit la fin du (long) tunnel, comment faire pour recharger ses batteries et repartir sur de bonnes bases ?

Loading

Lire la suite »

Top 10 des bizarreries psychiatriques

Qu’est-ce que la folie ? Où commence-t-elle et quelle est son issue ? Un proverbe espagnol dit qu’« il n’y a pas de grand esprit sans un grain de folie ». Petit tour d’horizon des bizarreries psychiatriques les plus exotiques.

Loading

Lire la suite »

Vivre avec la SEP, c’est rester positif et inventif !

Isabelle considère qu’elle a beaucoup de chance. Contrairement à d’autres femmes, ce n’est qu’à 34 ans qu’on lui diagnostique une sclérose en plaques. Aujourd’hui, à 42 ans, elle a appris à apprivoiser la maladie et à mettre en œuvre des stratégies pour ne rien se refuser (ou presque) au quotidien. C’est autour d’un café que je discute avec Isabelle, qui a accepté de me confier ses secrets. Rencontre.

Loading

Lire la suite »

Mieux vaut s’informer et prévenir, que guérir

Pierre, restaurateur, était âgé de 28 ans lorsqu’il a découvert, un peu par hasard, qu’il était atteint de l’hépatite C. Il a pu être guéri et n’en a pas gardé de séquelles mais il aurait préféré ne jamais avoir eu à faire à ce virus, relativement peu connu et sous-estimé.

Loading

Lire la suite »