L’Amour au-delà de la maladie …

La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une maladie rare des poumons. Lorsque l’on diagnostique cette maladie chez Nelly, les pronostics lui donnent maximum 5 ans de survie. Portée par l’amour et le soutien indéfectible de son mari, elle déjouera le sort pendant quelques années de plus.

Par Adeline Beijns

Une cause encore inconnue

Crise sanitaire oblige, c’est au téléphone que je recueille le témoignage de Jean-Pierre B. Une voix jeune et posée m’accueille au bout du fil. J’ai tout faux : Jean-Pierre a 83 ans et a une longue vie riche d’expériences et de voyages derrière lui. Mais surtout une magnifique histoire d’amour avec Nelly qui a duré plus de 55 ans et qui a conduit à la naissance de deux magnifiques garçons.

Comptable et maman épanouie, Nelly est une belle femme sportive, souriante et pleine d’énergie. Toujours partante pour faire des randonnées en montagne, même à plus de 70 ans, personne ne prête attention aux premières quintes de toux ressenties en 2012. « Mais comme cela ne s’améliorait pas, nous sommes allés voir le médecin de famille qui a recommandé de faire un scanner » confie Jean-Pierre.

« C’est une sorte de nid d’abeilles dans le coin d’un poumon qui n’a pas permis le moindre doute, ma femme souffrait de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) » se souvient-il. La FPI est une maladie évolutive, ce qui signifie qu’elle s’aggrave avec le temps, et qui provoque la cicatrisation des poumons. Bien que les causes de la FPI soient encore inconnues, un certain nombre de facteurs peuvent être associés à un risque accru de la développer à savoir, le tabagisme, des antécédents familiaux, et l’exposition aux gaz, à la fumée ou à certains produits chimiques. Mais dans le cas de Nelly, rien de tout cela et le doute plane sur les origines de la maladie. Sa fibrose est donc bien idiopathique.

Malgré l’état de santé relativement bon de Nelly, les médecins sont hélas peu rassurants et préviennent que l’évolution de la FPI est aujourd’hui bien comprise même si les patients peuvent présenter des atteintes et des caractéristiques différentes : sans traitement, environ 50 % des malades peuvent décéder dans les 3 à 5 ans qui suivent le diagnostic.

Une vie presque normale

La FPI attaque les poumons et rend les tissus épais et cicatriciels au fil du temps, rendant le passage de l’oxygène des poumons à la circulation sanguine difficile. Cela se traduit par de l’essoufflement et par un apport en oxygène insuffisant pour le bon fonctionnement des organes. Mais malgré cela, Nelly continue à vivre de manière plus ou moins normale. « Nous avons continué à faire des balades, à aller au cinéma et à voir des concerts. Notre vie était presque normale, rythmée cependant par les contrôles médicaux » se rappelle Jean-Pierre. Jusqu’en 2017, « où la toux est devenue de plus en plus forte entraînant des douleurs à la poitrine ». « C’est à partir de ce moment-là que son état a commencé à se dégrader fortement » confie-t-il, ému.

Avec le sourire …

Début 2020, notre battante reçoit de l’oxygène et ses déplacements sont de plus en plus difficiles. La fatigue et la perte d’appétit n’altèrent pourtant pas son courage et sa bonne humeur auprès de son mari. « Ma femme ne se plaignait pas et restait forte ».

C’est en pleine pandémie, au début de l’année dernière, que Nelly sent qu’elle est au crépuscule de sa vie. Nous étions alors confrontés à deux possibilités : choisir l’hospitalisation avec la certitude de gagner quelques semaines de vie mais dans des conditions difficiles ou de faire appel à une association, pour l’aider à partir dignement. Nous avons choisi la seconde option même si c’était très difficile » se rappelle Jean-Pierre. C’est donc en février 2021, entourée du grand Amour de sa vie et de sa famille, que Nelly, 81 ans, a quitté ce monde « avec le sourire et toujours aussi belle ».

Retrouvez de nombreuses autres histoires !

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Les tests génomiques pour éviter une chimiothérapie

Souvent synonyme d’effets secondaires lourds, la chimiothérapie dans le traitement de certains cancers du sein peut aujourd’hui être adéquatement prescrite grâce à un test génomique qui va en révéler l’utilité ou non. Entretien auprès du Docteur Didier Jallut, Spécialiste en Oncologie médicale à Lausanne.

Loading

Lire la suite »

Le coup de foudre, une question de chimie ?

Vous entendez parfois les gens dire qu’ils ont eu le coup de foudre ou vous-même avez peut-être été « frappé par la foudre » lorsque vous avez rencontré votre partenaire pour la première fois. Est-ce vraiment possible ? Et surtout, que dit la science ?

Loading

Lire la suite »

Surcharge et épuisement, comment y remédier ?

Contaminé ou pas, la crise de la Covid nous aura tous ébranlés. Le ras-le-bol, la fatigue voire l’épuisement mental qui en découlent semblent être de nouveaux dommages collatéraux, inattendus, du climat ambiant. Alors que l’on entrevoit la fin du (long) tunnel, comment faire pour recharger ses batteries et repartir sur de bonnes bases ?

Loading

Lire la suite »

Top 10 des bizarreries psychiatriques

Qu’est-ce que la folie ? Où commence-t-elle et quelle est son issue ? Un proverbe espagnol dit qu’« il n’y a pas de grand esprit sans un grain de folie ». Petit tour d’horizon des bizarreries psychiatriques les plus exotiques.

Loading

Lire la suite »

Vivre avec la SEP, c’est rester positif et inventif !

Isabelle considère qu’elle a beaucoup de chance. Contrairement à d’autres femmes, ce n’est qu’à 34 ans qu’on lui diagnostique une sclérose en plaques. Aujourd’hui, à 42 ans, elle a appris à apprivoiser la maladie et à mettre en œuvre des stratégies pour ne rien se refuser (ou presque) au quotidien. C’est autour d’un café que je discute avec Isabelle, qui a accepté de me confier ses secrets. Rencontre.

Loading

Lire la suite »

Mieux vaut s’informer et prévenir, que guérir

Pierre, restaurateur, était âgé de 28 ans lorsqu’il a découvert, un peu par hasard, qu’il était atteint de l’hépatite C. Il a pu être guéri et n’en a pas gardé de séquelles mais il aurait préféré ne jamais avoir eu à faire à ce virus, relativement peu connu et sous-estimé.

Loading

Lire la suite »