Quand les crises surviennent la nuit…

Pour témoigner de son quotidien de diabétique, Francine (65 ans) a choisi de venir accompagnée de sa fille, Jacqueline. Qui mieux que cette dernière pour raconter les crises d’hypoglycémie de sa maman qui sont angoissantes et surviennent toujours au mauvais moment ?

Par Adeline Beijns

Dès l’enfance …

Nous sommes en 1965, Francine a 8 ans lorsqu’après avoir bu des litres et des litres d’eau, on lui diagnostique un diabète de type 1. Insulino-dépendante, ses journées sont rythmées par les injections et les « malaises hypo- et hyperglycémiques qui m’ont continuellement pourri la vie » confie-t-elle.

Hypo- et hyperglycémie

Les crises dont parle Francine, sa fille les connaît bien. « Quand j’étais petite, je voyais souvent ma maman, toute blanche, manger des biscuits et boire du soda comme si sa vie en dépendait. Je n’étais pas en mesure de comprendre que c’était vraiment le cas » témoigne Jacqueline.

Lorsqu’on souffre d’hypoglycémie, celle-ci apparaît souvent, brusquement. « Une sensation de fatigue et de froid me prend. Ma vue se trouble, devient double, j’ai des vertiges et j’ai du mal à trouver mes mots » nous décrit notre sexagénaire qui a appris, tant bien que mal, à vivre avec la maladie. « Les crises d’hypoglycémies, c’est avoir la peur au ventre. On doit manger pour faire remonter le taux de glucose dans le sang sinon c’est le coma qui nous attend » partage celle qui a en moyenne, une hypoglycémie par jour.

Les principales causes de l’hypoglycémie sont très variées. Il peut s’agir d’une consommation insuffisante de glucides, d’un effort physique intense ou inattendu, de stress et autres émotions fortes ou de consommation d’alcool à jeun.

« Vivre n’est pas de tout repos lorsqu’on est diabétique. Regarder un film passionnant ou me balader plus longtemps que prévu avec ma fille peuvent créer un malaise » déplore Francine.

Malaises nocturnes

« Le pire c’est quand ces crises surviennent la nuit, alors là, seule dans le noir, c’est un sentiment terrifiant qui m’envahit ». Dans son malheur, Francine a beaucoup de chance car l’hypoglycémie la réveille, l’empêchant de sombrer dans un coma. Tous les diabétiques n’ont pas cette chance : « un ami ne se réveille pas quand il est en hypoglycémie, c’est sa femme qui constate qu’il a des secousses, qui le réveille et lui donne une injection de glucagon ».

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source : Giphy

Une solution, le scanner

« Depuis quelques années, ma vie a changé car la mesure de ma glycémie est devenue plus simple » explique Francine. Un capteur, porté au bras et lu grâce à un lecteur de glycémie, lui permet de connaître non seulement sa glycémie mais aussi, à n’importe quel moment, sa tendance à monter, descendre ou rester stable. « Ça a été une révolution pour moi, deux de manières. La première, quand j’ai un doute quant à ma glycémie, je prends mon lecteur de glycémie et je sais si je frôle l’hypoglycémie ou pas. Ensuite, la nuit, quand je faisais des malaises, je me sentais tellement mal, que je mangeais sans m’arrêter et beaucoup trop, alors qu’avec le lecteur de glycémie, je sais quand je suis en dehors de la zone de faible glycémie et je peux sereinement m’arrêter de manger. Ma balance m’a dit merci ! » sourit Francine. « Ma maman est dans de bonnes « mains » et cela me rassure » sourit sa fille. Des nuits plus paisibles, n’en rêvons-nous pas tous ?

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