L’isolement vous a mis un coup de vieux ?

Crédit : Istock

Il y a presque un an, les premières mesures de confinement entraient en vigueur. N’épargnant aucun pays, la crise du coronavirus a changé notre rapport aux autres, à la nature et au monde tout entier. Même si elle ne nous rend pas tous mélancoliques, les conséquences psychosociales ne doivent pas être sous-estimées. 

Par Adeline Beijns

L’isolement

La revue médicale «The Lancet» a récemment publié un aperçu des études existantes sur les effets de la quarantaine et de l’isolement (notamment du travail à domicile) sur la santé psychologique. Plus l’isolement est long, plus les risques de troubles psychologiques semblent élevés.

Crédit : Giphy

Ainsi, l’étude estime que 65 % des employés ont souffert de stress ou d’anxiété depuis le début de la crise. «Il ne faut pas oublier que l’homme est un animal social qui se nourrit de contacts et d’échanges» souligne Charles Beijns, médecin généraliste, qui a vu le nombre d’états dépressifs augmenter ces derniers mois, «s’exprimant par de la tristesse, des idées sombres, des difficultés de concentration ou de sommeil ».

Et d’ajouter, «l’isolement n’a fait qu’empirer au fil des mois. Alors qu’au début, on éprouvait tous un sentiment de solidarité envers le personnel soignant (souvenez-vous des longues minutes d’applaudissements chaque soir aux balcons !) et toute profession devant faire face au virus au quotidien (on pense notamment aux caissières), tout cela est tombé aux oubliettes après quelques semaines ! Avec la solidarité qui s’en est allée, c’est aussi le sentiment d’appartenance à une communauté qui s’est effondré ».

Un cocktail nocif

Crédit : Giphy

Vivre en permanence dans l’incertitude pendant de longues périodes, perdre son emploi ou le redouter et ne plus voir ses proches, sont des facteurs qui, combinés, augmentent très certainement le risque de développer diverses maladies mentales.

La période hivernale n’améliore pas le problème: «alors que j’avais vécu le premier confinement comme une parenthèse enchantée où je pouvais profiter des beaux jours du printemps dans le jardin avec mes enfants, je vis très mal le fait d’être enfermée quand les jours sont gris et courts » confie Aurélie, mère de 2 enfants et en télétravail depuis le mois de mars dernier.

En Suisse, la pandémie de coronavirus a augmenté le nombre de pensées suicidaires selon l’association La Main Tendue qui soutient toute personne en difficulté grâce à son numéro d’urgence Tél 143.

Au Japon, où la pandémie a plongé le pays dans une récession historique, la situation était si difficile en automne que le nombre de décès par suicide pendant le mois d’octobre était supérieur au nombre de morts du coronavirus depuis le début de l’année.

Pertes de repères

Au vu de la brutalité de la crise, même sans avoir d’idées noires, nul ne peut nier que le quotidien a été bouleversé et que le rapport au travail, pour peu qu’on ait pu l’exercer et le garder, a été heurté de plein fouet.

Crédit : Giphy

En télétravail depuis le mois d’avril, Michel, cadre dans une banque a vu son quotidien modifié du jour au lendemain. «J’avais l’habitude de rencontrer des clients et donc de voyager, au moins trois jours par semaine. Du jour au lendemain, j’étais à la maison, en permanence. Ça a été un sacré choc qui m’a causé pas mal d’insomnies » témoigne le quinquagénaire. Pour tenir, « je me suis mis au yoga en ligne! C’est ma bulle d’oxygène et d’exotisme» dit-il en souriant.

Michel n’est pas le seul, nombreux sont ceux qui appliquent ce que recommandent les spécialistes: trouver une routine dans l’instabilité et l’incertitude pour traverser, le plus sereinement possible, une période de crise.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Traiter la spasticité de manière ciblée : au plus tôt, au mieux c’est

La spasticité est fréquente dans des maladies telles que l’AVC, la sclérose en plaques, la paralysie cérébrale ou les lésions de la moelle épinière. Ce trouble est causé par un dysfonctionnement des nerfs qui régulent les mouvements musculaires, entraînant une tension excessive. La spasticité peut limiter la mobilité des bras ou des jambes, provoquer des douleurs, des problèmes articulaires et d’autres complications. Un traitement précoce et ciblé permet de soulager ces symptômes, de préserver la mobilité et d’améliorer la qualité de vie. Entretien avec Dre. Inge Eriks Hoogland, Dre. Audrey Weaver et Dr. Henrik Rühe.

Loading

Lire la suite »

Douleurs fulgurantes, patience infinie : La névralgie d’Arnold

Jacqueline, 64 ans, est une femme pleine de vie. Passionnée de lecture et de couture, elle a tou- jours trouvé le temps de confectionner des déguisements pour ses quatre enfants, aujourd’hui adultes. Elle attend avec impatience la naissance de son deuxième petit-enfant et adore voyager avec son mari, comme en témoigne leur récent séjour magique en Polynésie française. Pourtant, derrière cette vitalité, se cache un combat long et éprouvant contre une maladie invisible : la névralgie d’Arnold.

Loading

Lire la suite »

Vivre sur le fil du trouble bipolaire

Les troubles bipolaires et borderline, souvent méconnus du grand public, touchent des millions de personnes à travers le monde. Ces troubles de la santé mentale, parfois confondus ou mal diagnostiqués, se manifestent par des fluctuations émotionnelles intenses et des comportements difficiles à contrôler. Jade, une jeune femme atteinte de ces troubles, partage son expérience pour mieux faire comprendre ces réalités et montrer qu’il est possible de trouver des moyens de les surmonter.

Loading

Lire la suite »

Quand l’amour devient délire : comprendre l’érotomanie

L’amour est un sentiment complexe et mystérieux, mais parfois, ce sentiment peut prendre une tournure délirante. L’érotomanie, une pathologie peu connue mais fascinante, pousse certaines personnes à croire qu’elles sont aimées, souvent par quelqu’un de socialement inaccessible. Pour mieux comprendre ce trouble, ses implications et les différents aspects qui le caractérisent, nous avons interrogé le Dr. Lakshmi Waber, Spécialiste FMH en psychiatrie et sexologie, Président et responsable de formation de la Société Suisse de Sexologie. Il nous offre un éclairage précieux sur ce sujet épineux, en mettant en lumière à la fois les causes, les traitements et les réalités souvent ignorées de l’érotomanie.

Loading

Lire la suite »

La psychologie des couleurs : quand l’œil façonne l’humeur

La psychologie des couleurs est un domaine fascinant qui étudie l’influence des teintes sur nos émotions, nos comportements et même notre bien-être. Il ne s’agit pas simplement d’une tendance décorative : depuis des siècles, les civilisations associent certaines couleurs à des significations particulières, qu’il s’agisse de symboliser la royauté, la paix ou la passion. Dans le quotidien, un simple changement de couleur dans l’environnement peut apaiser l’esprit ou éveiller un sentiment d’énergie.

Loading

Lire la suite »