Comment vivre avec une FPI ?

Crédit : Istock

La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une maladie rare des poumons. Potentiellement mortelle, son incidence augmente avec l’âge et handicape les patients qui en sont atteints. Christiane, 68 ans, nous livre son témoignage bouleversant.

Par Adeline Beijns

Des poumons qui s’épaississent

Bien que les causes de la fibrose pulmonaire idiopathique soient encore inconnues, un certain nombre de facteurs peuvent être associés à un risque accru de la développer à savoir, le tabagisme, des antécédents familiaux, et l’exposition aux gaz, à la fumée ou à certains produits chimiques.

Crédit : Giphy

Son évolution est aujourd’hui relativement bien comprise même si les patients peuvent présenter des atteintes et des caractéristiques différentes: sans traitement, environ 50 % des personnes atteintes de FPI peuvent décéder dans les 3 à 5 ans qui suivent le diagnostic.

Errance médicale

Attaquant les poumons, les tissus s’épaississent, se raidissent et deviennent cicatriciels au fil du temps au point d’entraîner des difficultés respiratoires. «J’ai commencé à avoir des problèmes à monter les escaliers» nous confie Christiane, ancienne secrétaire du sud du pays.

«Comme je suis en surpoids, la première réaction de mon médecin a été de me mettre au régime» se souvient cette bonne vivante qui aime cuisiner et découvrir de nouvelles saveurs. « Mais même après avoir perdu 20 kilos, et ma joie de vivre, il m’était toujours aussi difficile de marcher et j’étais essoufflée après seulement quelques pas!».

Crédit : Giphy

A sa fatigue et son essoufflement persistants, s’ajoute aussi une toux sèche et irritante. Raison pour laquelle, «j’ai été traitée pour une bronchite puis une pneumonie. Mais comme les traitements n’arrangeaient pas mon état, j’ai aussi reçu le diagnostic d’asthme, de bronchopneumopathie chronique obstructive et de sarcoïdose. Je peux vous assurer que je peux passer mon examen pour être pneumologue ! J’ai à peu près reçu tous les diagnostics possibles et imaginables» déplore celle qui ne perd pas son joli sourire.

« Enfin un nom pour ma maladie »

Après ces années d’errance médicale, Christiane doit son salut à un médecin qui a su déceler dans l’élargissement et l’arrondissement des extrémités de ses doigts (un phénomène appelé hippocratisme), la fibrose pulmonaire idiopathique.

Crédit : Giphy

« En auscultant mes poumons, le médecin a entendu des râles crépitants, comme un bruit de velcro. Il m’a expliqué que ce bruit était caractéristique de la FPI et il m’a prescrit une batterie d’examens comprenant des tests respiratoires, des analyses de sang, des examens d’imagerie et une bronchoscopie» se souvient cette combattante qui a ressenti un véritable soulagement lorsque le diagnostic est confirmé. « Le pneumologue m’a expliqué que dans mon cas, la maladie est idiopathique car nous n’en connaissons pas la cause. Il y a apparemment environ 200 fibroses différentes mais la cause de celle-ci est inconnue ». Une nouvelle phase de sa vie a commencé dès ce jour-là.

Le traitement

«Contrairement à ce que je pouvais croire, on ne m’a prescrit qu’un seul médicament anti-fibrotique qui ralentit énormément la maladie mais ne la guérit pas. Il s’agit de plusieurs comprimés par jour à prendre en mangeant car ça pourrait causer des problèmes gastriques». Parfois, un système portatif d’oxygénothérapie peut être recommandé pour soulager l’essoufflement des patients et les maintenir actifs au quotidien.

«Le temps perdu ne se rattrape pas »

Avec le recul, qu’aurait fait Christiane de différent dans son parcours thérapeutique ? « Je conseille de ne pas s’en tenir au premier diagnostic donné. Les médecins ne connaissent pas tous cette maladie relativement rare et c’est normal: au cours de leur carrière, ils ne rencontrent qu’un ou deux cas de fibrose. Si on a un doute quant au diagnostic posé, il est important d’en parler avec son médecin car il est trop important de ne pas perdre un temps précieux. Le temps perdu ne se rattrape pas surtout pour une telle maladie où tout ce qui est abîmé, l’est pour toujours ». Une sage recommandation durement acquise.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

L’importance du sens du toucher : pourquoi est-il si essentiel ?

Le toucher – bien plus qu’un simple moment fugace. Lorsque nous serrons la main de quelqu’un, que nous caressons doucement la tête de notre enfant ou que nous tapons sur l’épaule de notre collègue, nous déclenchons des sentiments, du bien-être, nous créons de la confiance. En effet : notre sens du toucher est une faculté qui nous accompagne depuis notre naissance et qui influence notre vie à bien des égards. Mais comment ? Et pourquoi ce sens est-il si décisif, notamment pour le développement des enfants ou de notre santé mentale ?

Loading

Lire la suite »

Vivre après une tympanoplastie

Les problèmes d’oreilles peuvent fortement affecter la vie d’une personne, surtout lorsqu’ils deviennent chroniques. Dans cet article, nous racontons l’histoire de Manon, une jeune femme de 24 ans qui souffrait d’otites chroniques et qui en 2012 a subi une tympanoplastie. Nous expliquons ce qu’est une tympanoplastie et comment elle peut aider les personnes souffrant d’otites chroniques.

Loading

Lire la suite »

Respirer librement : les avantages de la septoplastie

De nombreuses personnes souffrent de problèmes respiratoires sans savoir qu’une déviation de la cloison nasale peut en être la cause. Romain, âgé de 28 ans, partage son expérience avec la septoplastie, une opération visant à corriger ce problème. Il explique comment cette intervention a transformé sa vie.

Loading

Lire la suite »

Rhinosinusite chronique : éclairages et solutions

La rhinosinusite chronique avec polypes nasaux est une affection complexe qui touche de nombreuses personnes, impactant leur qualité de vie et leur quotidien. En Suisse comme en Europe, on estime que 1 à 5% de la population adulte est affectée. Pour mieux comprendre cette maladie, ses causes, ses traitements et les défis qu’elle impose, nous avons rencontré le Dr. Victor Colin, médecin-chef adjoint à l’Hôpital fribourgeois au Service d’ORL et Chirurgie Cervico-Maxillo-Faciale. Fort de son expertise et de son expérience, le Dr. Colin nous éclaire sur les aspects essentiels de cette pathologie et partage ses conseils pour une prise en charge optimale.

Loading

Lire la suite »

Dans les coulisses du bloc opératoire : entre organisation et excellence

Le bloc opératoire est souvent perçu comme un lieu mystérieux et complexe, où chaque geste doit être parfaitement orchestré pour assurer la sécurité et le bien-être des patients. Pour démystifier cet univers et comprendre les rouages de son fonctionnement, nous avons rencontré deux professionnelles de santé incontournables : la Docteure Caroline Thyes, spécialiste en anesthésiologie et médecine intensive, et Audrey Schumacher, infirmière cheffe coordinatrice du bloc opératoire à la Clinique de La Source. Ensemble, elles nous livrent leurs expériences et nous dévoilent les secrets d’une organisation sans faille.

Loading

Lire la suite »

Pleins feux sur la nouvelle loi sur la protection des données

Depuis le 1er septembre 2023, une nouvelle version de la Loi fédérale sur la protection des données (LPD) est entrée en vigueur, imposant des exigences renforcées aux cabinets médicaux et thérapeutiques. Cette révision, motivée par les avancées technologiques et le besoin croissant de transparence, redéfinit la manière dont les données personnelles des patients doivent être gérées.

Loading

Lire la suite »