Problèmes de vue ?

Crédit : Istock

Deuxième cause de malvoyance dans le monde, le glaucome regroupe un ensemble de maladies entraînant des détériorations du nerf optique et une altération du champ visuel. Touchant près de septante millions de personnes dans le monde, le glaucome est un mal qui reste pendant longtemps silencieux. Entretien auprès du Dr. André Mermoud, Spécialiste FMH en Ophtalmochirurgie au centre Swiss Visio Montchoisi. 

Par Adeline Beijns

Docteur Mermoud, qu’est-ce que le glaucome ?

Il s’agit d’une maladie oculaire qui entraîne une destruction lente et progressive des cellules visuelles de la rétine et du nerf optique à la suite d’une hausse de la pression oculaire.

On dénombre plusieurs formes de glaucome : le glaucome à angle ouvert, le glaucome à angle fermé, le glaucome congénital et le glaucome secondaire, entre autres.

Le glaucome à angle ouvert est le plus courant. Il se manifeste le plus souvent après 40 ans et ne s’accompagne d’aucune douleur ni signe particulier. C’est pourquoi, seule une consultation chez un ophtalmologue pourra le détecter.

Le glaucome à angle fermé est, quant à lui beaucoup plus rare. Contrairement au premier, il ne passe pas inaperçu. Il se caractérise par de violents maux de tête, des douleurs oculaires, une vision floue et des nausées. Sans intervention rapide, il entraîne une cécité de manière irréversible.

Le glaucome congénital: il englobe de nombreux types de glaucomes dont le point commun est de survenir à la naissance ou pendant la petite enfance.

Enfin, le glaucome secondaire apparaît comme une complication d’une autre pathologie oculaire telle qu’une affection vasculaire, une inflammation ou une tumeur. Mais quel que soit le type de glaucome, s’il n’est pas traité, il peut entraîner une diminution de la vision allant jusqu’à la cécité.

Quels en sont les symptômes ?

Hélas, dans la grande majorité des cas, il n’y en a pas car l’augmentation de la pression oculaire entraîne tout d’abord une perte de la vision périphérique à laquelle nous sommes généralement peu sensibles. Ce n’est que lorsque l’atteinte du champ visuel gagne le centre de l’œil (et que le nerf optique est atrophié) que le malade s’en rend compte.

Quelles en sont les causes ?

L’origine exacte de l’augmentation de la pression intraoculaire n’est pas encore connue. Toutefois, un certain nombre de facteurs de risques ont été identifiés à savoir l’âge (avoir plus de 40 ans), l’hérédité, le diabète, la myopie sévère, les troubles vasculaires et les apnées du sommeil.

Quels sont les traitements possibles?

Le traitement du glaucome vise à stabiliser et à arrêter la progression de la maladie en intervenant sur l’augmentation de la pression intraoculaire. Trois grands types de traitement, qui seront adaptés en fonction de chaque individu, existent : les collyres, le laser et la chirurgie.

Les collyres visent, en fonction de la substance qu’ils contiennent, à augmenter la quantité de liquide évacuée hors de l’œil ou à diminuer la quantité de liquide produite par l’œil (ce que l’on appelle « humeur aqueuse »).

Lorsque le collyre ne produit pas l’effet escompté, on peut recourir à la thérapie au laser qui facilitera l’évacuation de l’humeur aqueuse par une ouverture des canaux de drainage situés au niveau de l’angle formé par l’iris et la cornée.

Enfin, une intervention chirurgicale qui consiste à créer une voie de drainage permettant l’évacuation de l’humeur aqueuse, peut être indiquée si les autres traitements ne sont pas suffisamment efficaces. Elle est aussi parfois proposée chez certains patients intolérants aux collyres ou qui ne les instillent pas de manière régulière.

Pourquoi est-il important de réaliser un dépistage du glaucome ?

Les pertes existantes du champ visuel étant irréparables, un diagnostic aussi précoce que possible de la maladie est très important.

Pour plus d’informations :https://www.swissvisio.net

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Désensibilisation, le chemin vers un printemps serein

Chaque année, lorsque les arbres bourgeonnent et que les fleurs éclosent, des millions de personnes accueillent le printemps avec un mélange de joie et d’appréhension. Pour les enfants allergiques au pollen, comme le fils de Mahéva, cette saison rime souvent avec nez qui coule, yeux qui piquent et journées gâchées. Mais grâce à la désensibilisation, aussi appelée immunothérapie, une lueur d’espoir s’est allumée dans leur quotidien. Dans cet entretien, Mahéva, maman d’édouard, 8 ans, autrefois contraint par son allergie, nous raconte comment elle a bouleversé leur vie, les solutions qu’ils ont explorées et, surtout, comment ce traitement a redonné à son fils le goût des jours ensoleillés

Loading

Lire la suite »

SEP, maternité et vie professionnelle

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique auto-immune qui affecte le système nerveux central. Concrètement, cela signifie que le système immunitaire attaque par erreur la gaine protectrice (myéline) entourant les nerfs, provoquant des troubles neurologiques variés tels que des pertes de sensibilité, des difficultés motrices, des problèmes d’équilibre ou de vision, et une fatigue intense.

Loading

Lire la suite »

Une toux inoffensive ?

Walter Käser, âgé de 82 ans, vit aujourd’hui avec une toux qui ne disparaîtra jamais. Ce qui semblait d’abord anodin est devenu un compagnon constant et a finalement conduit au diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique. Cette maladie a bouleversé sa vie, mais avec sa femme Renate, 80 ans, ils relèvent ensemble les défis du quotidien. Ils ont appris à s’adapter, à ajuster leurs habitudes et, malgré les contraintes, à trouver des instants de bonheur.

Loading

Lire la suite »

Démêler le vrai du faux sur la schizophrénie

La schizophrénie reste l’une des maladies mentales les plus mal comprises. Souvent entourée de préjugés, elle suscite encore une peur injustifiée dans l’imaginaire collectif. Pourtant, cette maladie complexe, qui touche environ 1% de la population, mérite d’être mieux connue pour que les patients puissent recevoir le soutien dont ils ont besoin.

Loading

Lire la suite »

Traiter la spasticité de manière ciblée : au plus tôt, au mieux c’est

La spasticité est fréquente dans des maladies telles que l’AVC, la sclérose en plaques, la paralysie cérébrale ou les lésions de la moelle épinière. Ce trouble est causé par un dysfonctionnement des nerfs qui régulent les mouvements musculaires, entraînant une tension excessive. La spasticité peut limiter la mobilité des bras ou des jambes, provoquer des douleurs, des problèmes articulaires et d’autres complications. Un traitement précoce et ciblé permet de soulager ces symptômes, de préserver la mobilité et d’améliorer la qualité de vie. Entretien avec Dre. Inge Eriks Hoogland, Dre. Audrey Weaver et Dr. Henrik Rühe.

Loading

Lire la suite »