Grossesse et sclérose en plaques : puis-je m’y risquer ?

Attendre un enfant est une période pleine de promesses mais aussi de doutes. Lorsque l’on se sait atteinte d’une sclérose en plaques, de nombreuses questions surgissent et peuvent mettre en péril le désir de grossesse. A tort. Témoignage de Maéva, fière et heureuse maman de 3 beaux enfants. Maéva nous confie son histoire à visage couvert. Rencontre. 

Par Adeline Beijns

Maéva, vous avez aujourd’hui 39 ans. Lorsque vous avez mis au monde vos deux premiers enfants, vous ne saviez pas que vous étiez atteinte de la SEP. Y-a-t-il eu des signes avant-coureurs ?

J’avais 26 ans lorsque j’ai eu mon premier fils, Alexandre. Ma grossesse s’est relativement bien passée malgré une fatigue persistante et d’autres désagréments mineurs. Quelques sautes d’humeur et des engourdissements; des signes qui pour moi étaient normaux pour une grossesse! Quelques mois seulement après la naissance d’Alexandre, je suis à nouveau tombée enceinte, d’un second fils, Mathias. Cette deuxième grossesse s’est vraiment très bien passée.

Tout change deux ans plus tard. Le diagnostic tombe, la maladie est annoncée. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

En toute honnêteté, je dois dire que j’ai ressenti un choc. Avec du recul, la fatigue, les sautes d’humeur, les engourdissements et d’autres maux (tellement minimes à mes yeux), se sont avérés être les premiers symptômes de la maladie. Pour mon mari, l’annonce a été aussi très difficile. Il se sentait impuissant et puisque nous rêvions d’une famille nombreuse, il a vu nos plans s’effondrer.

Mais cela est loin d’avoir été le cas puisque Aurore est née quatre ans plus tard, lorsque vous aviez 33 ans. Comment avez-vous géré l’envie d’un autre enfant ?

Pendant l’année qui a suivi le diagnostic, mon mari et moi n’avons pas du tout pensé à avoir un autre enfant, toute notre énergie était concentrée sur le traitement de la maladie. Mais après une année, étant entourée d’une équipe médicale formidable, j’ai réalisé que ce n’est pas parce que j’ai atteinte de sclérose en plaques que j’étais différente des autres femmes. J’avais en moi ce désir profond de concevoir, porter et de donner la vie.

Quelles questions vous êtes-vous posée ?

La toute première que je me suis bien sûr posée est «Est-ce que je peux être enceinte en ayant la SEP?». Et ensuite, naturellement « Est-ce que mon traitement est un risque pour mon enfant?», «Est-ce que JE suis un risque pour mon enfant ?».

J’ai rapidement été rassurée par mon neurologue et ma gynécologue qui m’ont dit que grossesse et sclérose en plaques n’étaient pas incompatibles. Ma prise en charge thérapeutique n’a pas été arrêtée mais modifiée et remplacée. En d’autres termes, cette nouvelle prise en charge était adéquate avec mon désir de poursuivre ma grossesse.

Différentes études ont en effet montré que la SEP n’avait pas d’influence négative d’une part sur la capacité des femmes à avoir un enfant et d’autre part sur le déroulement de la grossesse. Ils m’ont aussi rassuré sur le fait que l’état de santé du nouveau-né est similaire à celui observé chez les enfants nés de mères en bonne santé.

Comment s’est passée votre grossesse, dans ce nouveau contexte ?

Mes poussées ont significativement diminué pendant ma grossesse, surtout au cours du dernier trimestre. J’ai eu une anesthésie péridurale et même sa mise en place n’a pas favorisé la survenue d’une poussée. Après l’accouchement, j’ai eu la chance d’allaiter. L’allaitement m’a permis de satisfaire mon besoin de femme, de mère. Je me sentais presque normale.

Je dois dire que j’ai pu compter sur le soutien sans faille de mon mari qui m’a énormément aidée dans les tâches ménagères. Il s’est aussi beaucoup occupé d’Aurore la nuit pour que je puisse dormir et récupérer un maximum. Aujourd’hui je suis fière d’avoir mené ce double combat, mettre ma fille au monde et me battre contre mon propre corps.

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