Le pollen est là, sortez les mouchoirs !

Les beaux jours sont là. La nature reprend vie. Le printemps, saison estivale et riche en couleurs, est apprécié par beaucoup. Mais pas par tout le monde ! Presque un quart de la population suisse souffre d’allergies aux pollens d’arbres, de graminées ou d’herbacées. Pour certains, le printemps est synonyme de calvaire. C’est le cas pour Ivan 27 ans. Témoignage.

Par Ana Popov

«Depuis ma plus tendre enfance, je garde le souvenir de tonnes de mouchoirs mouillés, qui remplissaient mes poches. Des paquets entiers dans le sac de ma mère. Les mamans de mes copains avaient des sacs à main remplis de bonbons. Celui de ma mère était rempli de mouchoirs. L’horreur!».

Le calvaire d’Ivan a commencé par des chatouillements dans le nez et dans la gorge. Cela provoquait des larmes qui montaient direct aux yeux. Impossibles à contrôler. A force de les essuyer et de les frotter, les yeux d’Ivan devenaient rouge vif et irrités. Un vampire. Et puis, ça reprenait de plus belle, par le nez. Des éternuements à répétition et sans fin. Les jeux à l’extérieur avec les copains devenaient pénibles. Idem pour les devoirs, impossible de se concentrer. «Les repas en famille .. (rires), j’en parle même pas. Combien de fois je me suis fait disputer parce que j’éternuais sur ma sœur… Alors que j’avais la bouche pleine!». Le nez qui coule en permanence générait une mauvaise humeur, en plus de toute la gêne occasionnée. «J’étais le petit morveux, celui qui avait tout le temps le nez qui coule et qu’on trouvait sale. J’exagère peut-être mais c’est l’image que j’ai gardée de moi.»

Allergique au printemps

Ivan évitait les parcs, les balades en forêt, les randonnées, rien à faire. Cette frustration dura quelques années. En parallèle, la mère d’Ivan essayait tant bien que mal de trouver des solutions à son problème. Le port de masque, la prise de sirops, puis l’homéopathie. Rien ne réussit à soulager son mal. «Jusqu’au jour où j’ai été piqué par une abeille. Mon pied a gonflé au point d’éclater. Ensuite, c’est moi qui me suis mis à gonfler (rires) ! ». Gonflé à bloc et parsemé d’urticaire, lorsque la mère d’Ivan vit son pied, puis son fils, elle fut prise de panique. Direction les urgences. «Cet accident qui aurait pu mal se finir a finalement été une aubaine, franchement». A la suite de sa piqûre, Ivan a été pris en charge par un allergologue.

« La dernière fois que j’ai eu une crise d’éternuements c’était en passant l’aspirateur. Mais comme ça n’arrive pas souvent… »

Après avoir écouté l’historique des symptômes, l’allergologue a proposé de faire un bilan complet (cutané et sanguin). Malgré une allergie au venin et une peur bleue des insectes, Ivan a découvert qu’il était allergique aux pollens, ce qui expliquait sa rhinite, son rhume des foins.

Finis les mouchoirs !

« L’allergologue avait su identifier les pollens, donc les allergènes exacts, qui provoquaient ma rhinite». Mais ce n’est pas tout, le médecin proposa à Ivan de suivre un traitement de désensibilisation sur trois ans. Trois ans de cure par voie sublinguale. L’objectif était clair : réduire la sensibilité de l’organisme d’Ivan à l’allergène. Pas de visites répétées chez le médecin pour administrer le médicament, Ivan pouvait le faire lui-même à la maison. «Je dois dire qu’aujourd’hui je me sens beaucoup mieux, la dernière fois que j’ai eu une crise d’éternuements c’était en passant l’aspirateur. Mais comme ça n’arrive pas souvent… Mais le meilleur point, c’est que je peux enfin aborder une femme, sans avoir le visage déformé et les yeux enflés comme Kermit, la grenouille! Un vrai régal.»

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Gérer les émotions du patient : Accompagner l’annonce d’un diagnostic de cancer du sang

Le diagnostic de cancer du sang plonge souvent les patients dans un tourbillon d’émotions – peur, incertitude et tristesse. Dans cet article, le professeur Wolf Langewitz, professeur émérite de médecine et chargé de cours en psychosomatique et communication à l’université de Bâle, met à disposition son expertise pour aider les patients à traverser les turbulences psychologiques qui suivent un tel diagnostic.

Loading

Lire la suite »

Cancer du sein : la chimio n’est plus automatique

Souvent reconnue comme étant le premier signe visible d’un cancer du sein, la chimiothérapie reste un traitement redouté auprès des patientes. Fort heureusement, dans le cas de certains cancers hormono-dépendants, elle n’est plus automatique lorsque son bénéfice par rapport à un risque de récidive n’est pas prouvé. Une analyse spécifique de la tumeur permet en effet de mieux déterminer l’agressivité et le risque de récidive du cancer.

Loading

Lire la suite »

Alopécie : voir la beauté au-delà des cheveux

L’alopécie est un mot qui n’est peut-être pas familier à certains, mais qui a pourtant de grandes répercussions sur les personnes qui en sont atteintes. Cette affection, caractérisée par la perte de cheveux, touche des millions d’hommes et de femmes dans le monde.

Loading

Lire la suite »

À bout de souffle… déceler la BPCO

En Suisse, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est la quatrième cause de mortalité. Dans cet article, nous parlons de l’importance du diagnostic précoce et des possibilités de gagner en bien-être même à un âge avancé, et nous expliquons en quoi la sexualité elle est aussi concernée. Interview avec Dr. Claudia Steurer-Stey, experte en BPCO et spécialiste en médecine interne et maladies pulmonaires, cheffe du département « Chronic Care » à l’Université de Zurich, cabinet mediX Zurich.

Loading

Lire la suite »

La toux, une protection naturelle

Tousser est une chose familière pour la plupart d’entre nous, mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nous toussions ? Il ne s’agit pas seulement d’une gêne ou du symptôme d’une maladie, mais d’un réflexe vital de protection. Lorsque des irritants tels que la fumée, la poussière ou le mucus pénètrent dans nos voies respiratoires, notre corps réagit instinctivement en toussant pour les évacuer.

Loading

Lire la suite »