La 5G, attention danger ?

Photo by Mario Caruso on Unsplash

Début juillet 2019, de nouvelles antennes-relais 5G ont fleuri à travers toute la Suisse. Si la 5G est la promesse d’un bond technologique énorme, cette technologie soulève aussi de nombreuses craintes. En plus d’accélérer drastiquement nos connexions, elle pourrait, selon certains détracteurs, augmenter les risques pour la santé, voire favoriser le cancer. Les peurs des opposants à la 5G, de plus en plus nombreux dans le pays, sont-elles fondées? Qu’en disent les pouvoirs publics et les professionnels de santé? 

Par Thierry Amann

Après la Corée du Sud, la Suisse est le deuxième pays à se lancer dans l’aventure 5G: technologie ultra-puissante promettant un débit dix fois supérieur à nos appareils nomades que sa petite sœur la 4G. Une révolution, une fierté aussi de voir la Suisse se hisser dans le trio de tête des pays les plus high-tech du globe. Car la 5G pourra permettre à toutes sortes d’équipements de se connecter à très grande vitesse, et ouvrira ainsi la porte à des avancées technologiques majeures: voitures autonomes, chirurgie à distance ou encore robots intelligents. Pour augmenter le débit de volume des données, la 5G utilise une bande de fréquence plus haute que la téléphonie mobile actuelle. C’est la raison pour laquelle son déploiement nécessite d’augmenter le nombre d’antennes-relais déjà existantes. Un nouveau réseau qui exige une antenne toutes les 10 ou 12 maisons en zone urbaine créant une exposition massive aux ondes courtes et cela inquiète de plus en plus riverains et ONG.

Des ondes potentiellement cancérogènes

Car après la 2G, la 3G, et la 4G, les ondes de la 5G viennent s’ajouter au brouillard électromagnétique qui nous entoure, un brouillard qui ne cesse donc de s’épaissir. Alors on est en droit de s’interroger : l’ex-position massive à ces ondes, renforcées par l’arrivée de la 5G, est-elle vraiment dangereuse? La réponse est oui, probablement, si l’on se réfère à l’OMS qui a classé en 2011 les champs magnétiques émis par ces technologies dans la catégorie des «potentiels éléments cancérogènes» pour l’homme. Jusqu’ici, les valeurs d’émissions étaient limitées mais l’arrivée de la 5G pourrait bien les faire exploser, redoutent ses détracteurs. Selon eux, la liste des dangers causés par ces ondes est alarmante à en croire les nombreuses pétitions anti-5G qui fleurissent sur internet : augmentation du risque des cancers du cerveau ou des testicules. Effets sur le rythme cardiaque et éventuellement sur la reproduction, la qualité du sperme. Depuis l’installation du réseau dans le pays en juillet dernier, les témoignages de riverains situés à proximité de ces nouvelles antennes-relais s’accumulent: maux de tête, nausées, troubles du sommeil, acouphènes. Mais impossible d’avoir assez de recul pour y voir un lien direct avec le développement du cancer. Néanmoins, face à cette levée de boucliers, plusieurs cantons comme Fribourg, Vaud, Genève ou Neuchâtel ont gelé la construction de certaines antennes, par principe de précaution.

Prudence et précaution

Qu’on se rassure, pour le moment rien ne prouve scientifiquement que ces ondes puissent être à l’origine d’autant de troubles graves sur la santé, tempèrent plusieurs spécialistes. De leur côté, les professionnels de santé, à l’image de la Fédération des médecins suisses (FMH), appellent tout de même à la prudence tant qu’il ne sera pas prouvé scientifiquement que la hausse des valeurs limites de rayonnement n’aura aucune incidence sur notre corps. Mais pour en être totalement sûr, il va falloir patienter. L’OMS est en ce moment en train d’évaluer précisément les risques, mais ses conclusions ne seront pas connues avant 2021. Jusque-là, pas de panique donc, mais prudence.

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