Lise, un combat, une renaissance

Photo by qinghill on Unsplash

Lise, patiente atteinte de mucoviscidose

Lise Henry est une jeune femme dont la vie a décidé de lui rendre sourire et bonheur après de longues années de combat avec la mucoviscidose. Cette maladie liée à des mutations du gène CFTR sur le chromosome 7 est d’origine génétique. La prise en charge de nos jours a progressé et a permis d’améliorer la qualité et l’espérance de vie des patients. 

Par Thierry Amann

Je m’appelle Lise Henry, j’ai 30 ans, je ne suis pas mariée mais je vie en couple depuis trois ans. Je sais que j’ai la mucoviscidose depuis toujours. Mes parents l’ont su à mon plus jeune âge. Le verdict est tombé quand j’étais âgée de 6 mois. Cela doit être dur lorsque vous êtes parents d’apprendre que votre enfant est atteint de mucoviscidose. A savoir que dans ma famille proche ou plus lointain, personne n’a eu la maladie déclenchée, je suis la seule.

Comment avez-vous grandi avec la maladie ? Votre quotidien ? Vos contraintes ?

Ce n’était pas facile tous les jours mais c’était une évidence, c’était comme ça. Il fallait accepter, avancer et se battre avec toute la lourdeur des traitements au quotidien, difficile pour un enfant puis pour une adolescente et enfin pour une jeune femme. Mon enfance, c’est beaucoup d’absence à l’école suite aux séjours dans les hôpitaux, beaucoup de désagréments, beaucoup de privations. Une coupure totale avec la scolarité à l’âge de 15 ans et cela jusqu’à 19 ans pour reprendre le chemin de l’école afin d’obtenir les certificats d’études obligatoires. Je ne pouvais rien faire comme les autres, pas de sport, pas de sorties, pas de balades avec mon chien, rien. J’arrivais à dormir 3 h d’affilée la nuit et c’était déjà pas mal pour moi, au chevet toujours ma bouteille d’oxygène et cela de 16 ans à 18 ans. Le kiné passait deux fois quotidiennement, l’aérosol à prendre trois fois par jour, les traitements avec des médicaments lourds. C’était mon quotidien. Je n’ai pas connu autre chose. Je n’ai pas eu de jeunesse.

Que s’est-il passé ensuite dans votre vie ?

En 2006, mes parents m’ont inscrite sur la liste pour obtenir une greffe, en étant mineure. Dix mois après, j’ai eu ma première greffe. Moi-même, devenue majeure je me suis inscrite pour une deuxième greffe et 14 mois après en 2014, j’ai eu la deuxième greffe.

Quel souvenir gardez-vous? Quel changement avez-vous ressenti ?

Pour la première opération je suis restée à l’hôpital 3 semaines, pour la deuxième un peu plus longtemps car ce n’était pas la seule intervention, mais dans l’ensemble, c’était ma renaissance. Ces greffes ont changé ma vie. J’ai vu le jour, j’ai enfin pu respirer, monter les escaliers, faire du vélo, sortir tout simplement sans le regard des autres qui me pesait lourd. Je vis pleinement. Je suis heureuse.

Avez-vous toujours des traitements à suivre ?

Oui, toujours à vie mais gérable, moins lourd, moins contraignant mais la mucoviscidose reste présente dans les autres organes.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Retrouver son souffle grâce à la réhabilitation pulmonaire

Souffle court, essoufflement au moindre effort, isolement social : voilà les difficultés auxquelles doivent faire face de nombreuses personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques. La réhabilitation pulmonaire offre une réponse adaptée et multidisciplinaire permettant non seulement d’améliorer le souffle mais aussi de diminuer le handicap et favoriser la resocialisation des patients. Pour mieux comprendre les spécificités de cette thérapie, nous avons rencontré le Professeur Jean-Paul Janssens, pneumologue et responsable du programme de réhabilitation pulmonaire ambulatoire à l’Hôpital de La Tour et Nicolas Beau, physiothérapeute et co-responsable du même programme.

Loading

Lire la suite »

Le secret des centenaires

Chers lecteurs et lectrices, je me considère comme une véritable ambassadrice d’une belle cause : celle de la recherche sur la longévité. Pourquoi ? Parce qu’elle nous offre des clés pour vivre en meilleure santé et plus longtemps. Mais parlons chiffres : quel est l’objectif des chercheurs ? Viser 120 ans, et ce, en pleine forme ! Certains vont même jusqu’à envisager 130 voire 150 ans. Des projections ambitieuses, peut-être trop. Pour ma génération et probablement les suivantes, ces chiffres relèvent encore de la science-fiction. Mais vivre 90 ans en bonne santé ou même atteindre les 100 ans semble de plus en plus à notre portée.

Loading

Lire la suite »

Nutrition : grands mythes ou réalité ?

Dès que l’on s’intéresse de plus près à la nutrition, on est confronté à une multitude d’informations et de mythes, au point que même les personnes soucieuses de leur santé peuvent se poser des questions. Ces croyances, anciennes ou nouvelles, sont-elles fondées ? Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui n’est plus d’actualité ? En tant qu’expert, je souhaite éclaircir certaines des idées reçues les plus courantes en m’appuyant sur des connaissances scientifiques actuelles. Mes conseils pratiques vous aideront à appliquer ces découvertes au quotidien.

Loading

Lire la suite »

Les clés d’un diabète bien géré

Le diabète touche des millions de personnes à travers le monde, et sa prise en charge repose sur un équilibre subtil entre suivi médical, technologie et engagement du patient. À Lausanne, la Dre. Daniela Sofra, endocrinologue et diabétologue passionnée, met son expertise au service d’une approche collaborative. Dans cette interview, elle nous éclaire sur l’importance d’une coopération étroite avec les médecins généralistes et sur le rôle transformateur des capteurs de glucose en continu (CGM pour Continuous Glucose Monitoring) dans la vie des patients.

Loading

Lire la suite »