Cancer de la peau : la prévention se vit au quotidien

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Lorsqu’on évoque le cancer de la peau, le mélanome est le premier auquel on pense. A raison. Avec plus de 35 nouveaux cas par 100 000 habitants par an en Suisse, l’incidence du mélanome a doublé au cours des 20 dernières années et continue, chaque année, d’augmenter. Bien qu’il soit le plus grave, d’autres cancers dermatologiques peuvent aussi apparaître et ne sont pas à sous-estimer. Françoise, 41 ans, en a fait l’expérience.

Par Adeline Beijns

Une enfance dorée 

Au rayon des crèmes solaires, Françoise, n’a pas d’hésitation. Malgré la pléthore de nouveaux produits tous plus innovants les uns que les autres, c’est vers les crèmes à indice 100 qu’elle se dirige. Il est vrai qu’elle a la peau très claire et qu’elle prépare ses vacances en Afrique du Sud, mais n’exagère-t-elle pas un peu ? « Il vaut mieux être prudente et choisir la meilleure protection solaire possible » explique-t-elle. Rien dans son apparence ne laisse transparaître qu’elle paye aujourd’hui, la méconnaissance qui existait dans les années 80 quant aux dégâts causés par le soleil. « Quand j’étais enfant, je passais tous mes étés dans le sud de la France sur le bateau de mes parents » se souvient la banquière spécialiste de la gestion des risques. De ses vacances à première vue idylliques, elle n’en garde pourtant qu’un souvenir mitigé : « je ne me souviens pas d’un seul été où je n’ai pas eu de coups de soleil et je ne me souviens pas non plus avoir été enduite de crème solaire. Au mieux, mon papa m’a mis quelques fois de l’huile de monoï dont l’indice de protection est quasi-inexistant ».

Les coups de soleil, « à en avoir des cloques sur le nez, les joues ou les épaules » ont toujours rimé avec vacances pour Françoise. « Je me souviens d’un après-midi passé à Valras-Plage. Je devais avoir 13 ans et j’avais passé plusieurs heures à lire un magazine, sur le ventre. Lorsque je me suis levée, le soleil avait fait son œuvre en me laissant un coup de soleil dans le pli arrière des genoux. Des cloques sont apparues et je suis restée couchée à l’intérieur du bateau pendant 3 jours. J’ai vraiment souffert » se remémore-t-elle.

Alors que nous entendons d’ici les cris d’orfraie que poussent tous ceux qui entendent l’histoire de Françoise, il faut se rappeler que les campagnes de prévention contre le cancer de la peau ne sont apparues qu’au début des années 90. Avant cela, il n’était pas encore inscrit dans les mœurs de mettre de la crème solaire et de ne pas s’exposer au soleil. Au contraire. Le bronzage était de mise et était arboré fièrement par tous les vacanciers de l’époque. Contre les brûlures, « ma maman mettait du talc et me disait de me couvrir » explique, dépitée, Françoise.

Un contrôle change tout

Nous sommes en 1998 et Françoise passe un contrôle dermatologique. Ce n’est pas le premier mais c’est la première fois qu’elle rencontre une dermatologue qui lui annonce qu’elle aimerait lui retirer quatre grains de beauté qui lui semblent anormaux. Quatre sur la soixantaine que compte son corps, ce n’est pas beaucoup, finalement. Les résultats sont négatifs, fort heureusement, mais la dermatologue la met en garde et ne semble pas du tout plaisanter : « votre corps porte les stigmates de nombreux coups de soleil et vous devez absolument vous protéger du soleil et porter une protection même lorsque le soleil ne brille pas ». Françoise entend pour la première fois la possibilité de développer un mélanome et saisit la gravité de la situation. C’est donc loin des transats qu’elle passera désormais ses vacances et elle s’applique à mettre une crème solaire à l’indice suffisant.

Mais le mal est fait

Entre 1998 et 2021, c’est donc à des contrôles annuels réguliers chez le dermatologue que la jeune quadragénaire se soumet. Malgré les soins qu’elle porte dorénavant à sa peau, le dermatologue lui diagnostique, en septembre 2021, un basaliome qui est la forme la plus courante de cancer malin de la peau. « Il s’agissait d’une petite tâche qui s’était mise à saigner sans raison apparente. Le dermatologue a décidé de la retirer immédiatement, le jour même ». Françoise a eu beaucoup de chance car il ne s’agissait pas d’un mélanome mais même ce basaliome aurait pu fortement s’aggraver s’il n’avait pas été excisé à temps par le dermatologue.

Prévention, maître-mot !

On ne le répètera jamais assez: petits et grands, protégez-vous du soleil ! Il est très important de laisser contrôler sa peau et de faire des auto-contrôles très régulièrement. En cas de doute, n’hésitez pas à aller consulter un dermatologue.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Pierre Fabre (Suisse) SA
L’indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée

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