Asexualité : une orientation sexuelle comme une autre

Contrairement à l’abstinence, qui est le choix de s’abstenir de toute activité sexuelle, l’asexualité peut être considérée comme une orientation sexuelle. Les personnes asexuelles ont les mêmes besoins émotionnels que toute autre personne et sont tout aussi capables de nouer des relations intimes. Pleins feux sur cette non-attirance sexuelle.

Par Adeline Beijns

Définir l’asexualité

L’asexualité est une orientation sexuelle, tout comme l’homosexualité, la bisexualité et l’hétérosexualité. Comme il s’agit à la fois d’une identité et d’un spectre c’est-à-dire d’un éventail d’orientations sexuelles, il est difficile de s’accorder sur une définition unique de l’asexualité. Ainsi, bien qu’une personne asexuelle ressente peu ou pas d’attirance sexuelle, il se peut qu’elle ait quand même une certaine activité sexuelle à un moment de sa vie. Même s’il est difficile d’estimer le nombre de personnes se considérant asexuelles, une étude britannique (datant de 2004) évalue ce nombre à environ 1% de la population[1].

Etant donné que les personnes asexuelles ont les mêmes besoins émotionnels que tout un chacun, la plupart d’entre elles désireront et entretiendront des relations émotionnellement intimes avec d’autres personnes que ces dernières soient du même sexe ou non. Et même si chaque individu est différent, une grande partie des asexuels peuvent donc tomber amoureux, éprouver de l’excitation et une attirance sensuelle ou physique, avoir des orgasmes, se masturber, se marier et avoir des enfants.


[1] « Study: One in 100 adults asexual », Cable News Network, 14 octobre 2004.

Synonyme d’abstinence ?

Non. Même si, il faut bien l’admettre, le résultat est le même, l’asexualité et l’abstinence sont deux choses bien différentes. Si une personne est célibataire ou s’abstient de relations sexuelles, cela signifie qu’elle a pris la décision consciente de ne pas s’adonner à une activité sexuelle, malgré l’existence d’une attirance sexuelle.

Un problème de libido ?

Non plus. Les personnes asexuelles peuvent en effet avoir une libido, c’est-à-dire éprouver l’envie d’avoir des rapports sexuels, et éprouver un désir sexuel qui se traduit par la volonté d’avoir des rapports sexuels, que ce soit pour le plaisir, pour établir une connexion intie ou pour concevoir un enfant.

L’asexualité est donc différente du trouble du désir sexuel hypoactif, qui désigne le manque d’intérêt chronique ou permanent d’une personne pour les relations sexuelles, et du trouble de l’aversion sexuelle qui se caractérise par un profond dégoût voire une grande détresse face à la sexualité. En effet, dans le cas de ces deux affections médicales, les patients éprouvent une anxiété à l’égard des contacts sexuels ce qui n’est pas le cas des personnes asexuelles.

Autrement dit, l’asexualité n’est pas un dysfonctionnement sexuel mais bien une inclination sexuelle.

Les asexuels et les aromantiques

Lorsqu’on s’intéresse de plus près à l’asexualité, on distingue deux grands courants dans le spectre de cette orientation à savoir, les asexuels et les aromantiques.

Ce qui distingue les premiers des seconds est que les asexuels peuvent vouloir des relations romantiques platoniques dans lesquelles ils peuvent ou non connaître l’excitation (que certains assouviront en se masturbant) alors que les aromantiques, se revendiquent d’une orientation romantique qui est différente de l’orientation sexuelle. Bien que les deux soient intimement liées pour la plupart des gens, elles sont différentes. En effet, les personnes aromantiques ressentent peu ou pas d’attirance romantique c’est-à-dire qu’elles préfèrent les amitiés au frisson amoureux.

Être soi-même

Que vous soyez dénué d’intérêt sexuel ou affreusement « porté sur la chose », vous aurez constaté que votre libido et désir sexuel ne sont pas constants et évoluent au fil du temps. Il en est de même de l’asexualité qui peut fluctuer au cours d’une vie. Il est donc difficile d’être placé dans une catégorie unique une bonne fois pour toutes. Fort heureusement, notre société actuelle nous permet, le plus souvent sans jugement, d’être libre d’être nous-même et d’affirmer nos choix sexuels.

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Mieux se connaître et se soigner grâce au glucomètre

Le diabète est une maladie chronique qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Pour ceux qui en sont atteints, la gestion quotidienne de cette condition peut s’avérer un véritable défi. Dans cet article, nous découvrons le parcours d’Alban, un électricien de 47 ans, qui partage son expérience avec un glucomètre, un outil essentiel dans la gestion de son diabète de type 2.

Loading

Lire la suite »

Vivre après un cancer du sein : se reconstruire avec soutien

Décelé à temps, le cancer du sein présente de bonnes chances de guérison. Cependant, au terme du traitement médical, la plupart des personnes concernées ont toujours besoin de soutien. En octobre, mois consacré au cancer du sein, La Ligue contre le cancer informe et conseille quant aux séquelles à long terme de la maladie et sensibilise la population.

Loading

Lire la suite »

Les avancées dans la détection et le traitement du cancer du sein

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes, bien que les hommes puissent aussi en être touchés (environ 50 cas par an). Grâce aux avancées en matière de détection et de traitement, les perspectives de guérison et de prise en charge se sont considérablement améliorées. Dans cet entretien, la Dre. Marie-Laure Amram, spécialiste en oncologie médicale, nous éclaire sur les facteurs de risque, les méthodes de dépistage et les progrès réalisés dans la lutte contre le cancer du sein.

Loading

Lire la suite »

Nutrition et cancer : un duo à ne pas sous-estimer

A l’heure où le cancer reste une menace majeure pour la santé publique, l’importance d’une nutrition adéquate est souvent sous-estimée. Selon le Dr. Jean-Pierre Spinosa, spécialiste en sénologie et oncologie gynécologique à la Clinique de Montchoisi, qui se passionne pour le médecine nutritionnelle, la nutrition joue un rôle fondamental dans la prévention, le traitement et la prévention des récidives du cancer.

Loading

Lire la suite »

La prévention avant tout contre les cancers du sein et de la prostate

Chaque année, les mois d’octobre et novembre sont respectivement consacrés à la sensibilisation aux cancers du sein et de la prostate. Ces deux maladies représentent une part significative des diagnostics de cancer en Suisse. Alors que la détection précoce joue un rôle crucial dans la réduction de la mortalité, la prévention reste un levier tout aussi important pour lutter contre ces maladies. Cet article propose un tour d’horizon des moyens de prévention et de dépistage de ces cancers, en mettant en lumière les chiffres clés et en soulignant les initiatives visant à encourager des pratiques de vie saines.

Loading

Lire la suite »