L’expertise partagée entre soignant•e•s et soignées

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il implique souvent des traitements sur plusieurs années et impacte de nombreux domaines de la vie de la femme atteinte. Le point avec les co-présidentes du Réseau Cancer du Sein – Marylise Pesenti (représentante des patientes) et la Professeure Christine Bouchardy.

Par Marylise Pesenti et Professeure Christine Bouchardy

Le cancer du sein

Le nombre de patientes vivant avec la maladie ne cesse de croître en Suisse. La survie s’est nettement améliorée grâce au diagnostic précoce et au progrès des traitements. Elle est de 90% pour les cancers découverts précocement. Si les soins sont plus efficaces, ils s’accompagnent d’effets adverses importants. Nombre d’entre eux sont encore négligés. La diminution du taux d’activité voire la perte d’emploi ou encore l’impact sur les proches sont des facteurs d’isolement social et de précarité.

La nécessité d’un partenariat avec les patientes

Si les connaissances des professionnel-le-s de la santé sont évidentes, elles ne couvrent qu’une partie du savoir sur la maladie. Les femmes atteintes sont les seules à connaitre l’impact réel que ce cancer a sur leur quotidien. La réunion de ces deux savoirs est le seul moyen de soigner la maladie dans sa globalité – médicale, sociale et humaine.

L’Association Savoir Patient (ASAP) et le Réseau Cancer du Sein (RCS)

L’ASAP a été créée à Genève en 2003 afin de réunir l’expertise des patient-e-s et des professionnel-le-s pour mener des actions centrées sur les besoins prioritaires des patient-e-s. Elle héberge le Réseau Cancer du Sein qui depuis 2001 rassemble des patientes, des professionnel-le-s de la santé et du social et de la recherche. L’ASAP a largement contribué à faire reconnaitre l’apport indéniable du savoir des patient-e-s.

Diagnostiquer à un stade précoce

Si le cancer est diagnostiqué tôt, les chances de guérison augmentent et les traitements sont moins agressifs. Un programme de dépistage invite régulièrement les femmes à partir de 50 ans à effectuer une mammographie tous les deux ans. Pour les femmes avant cet âge, le dépistage n’est pas systématique et se fait de façon individuelle en fonction des risques personnels. Si une femme jeune remarque un problème au niveau du sein, on se doit d’exclure le diagnostic de cancer même si le risque est faible. Il faut le diagnostiquer le plus précocement possible.

Le Marrainage ?

Le Marrainage propose un soutien de patiente à patiente 365 jours par an. Pour Marylise Pesenti, également coordinatrice du Marrainage, l’échange entre femmes concernées peut apporter énormément. « Quand on fait un Marrainage, c’est une évidence, on se comprend tout de suite et on arrive, très vite, à se dire beaucoup, même des choses intimes. D’où l’importance de pouvoir parler avec une femme étant passée par ce chemin – parfois semé d’embûches. »

Plus d’infos : https://savoirpatient.ch

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