« Je ne finirai pas en chaise roulante ! »

La polyarthrite rhumatoïde est une affection rhumatismale inflammatoire chronique qui engendre une inflammation des articulations. Roland B., 74 ans, en souffre depuis plus de 35 ans. Malgré la maladie et les aléas de la vie, il est un exemple d’optimisme et de joie de vivre.

Par Adeline Beijns

Un travail manuel lourd

Et par tous les temps! De jour comme de nuit. Roland a 16 ans lorsqu’il commence à travailler pour les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF). «Entretenir les voies ferrées et les passages à niveaux, c’était un travail physiquement exigeant mais il me plaisait beaucoup» confie Roland, un homme de 74 ans qui a une vie bien remplie derrière lui.

Les années passent, il rencontre sa femme et ensemble, ils ont un fils qui fait leur fierté aujourd’hui. C’est vers 35 ans que Roland commence à ressentir des douleurs. D’abord aux chevilles, puis aux genoux, «cela a lentement progressé vers le haut pour toucher les bras et finalement la nuque» se souvient-il. Au début, il n’y prête pas attention et met cela sur le compte de son travail difficile. Jusqu’au jour où la douleur aux pieds est telle, qu’il lui est impossible de marcher. Son médecin lui annonce qu’il a de l’arthrose mais le diagnostic « ne colle pas» car Roland éprouve aussi de plus en plus de difficultés à respirer.

L’annonce du diagnostic

Nous sommes en 1990. Une énième prise de sang diagnostique finalement une polyarthrite rhumatoïde. Comme sonne le glas. « Monsieur B., vous risquez de finir en chaise roulante»! C’est en ces termes que le médecin de Roland ne lui laisse aucune perspective quant au déroulement du reste de sa vie.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune, caractérisée par une atteinte articulaire dont le nombre de patients est estimé à environ 1% de la population. L’une des complications principales de cette anomalie génétique est la fibrose pulmonaire idiopathique. Roland comprend mieux pourquoi il a tant de mal à trouver son souffle.

Les causes de la polyarthrite ne sont pas encore véritablement connues(3) même si l’on sait que le système immunitaire a un rôle prédominant dans le déclenchement de l’inflammation articulaire. Des facteurs environnementaux, viraux, bactériens ou des substances du cartilage pourraient également jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie au même titre que les facteurs génétiques peuvent être une prédisposition à la maladie.

«Je n’ai pas été bien pendant plusieurs jours mais je me suis dit que j’étais bien obligé de faire avec » me dit-il de manière calme et posée. Fataliste? Non, pas du tout. Roland est un homme courageux qui ne baisse pas les bras et qui veut être là pour sa femme à qui on vient de diagnostiquer un cancer du cerveau et du sein.

Une vie professionnelle mise de côté

Malgré un bon suivi médical et un traitement qu’il supporte bien, les douleurs aux différentes articulations empêchent notre ami de reprendre le travail comme ses collègues. Relégué à l’intérieur, le travail de concierge qu’on lui donne ne lui convient pas.

En 2006, à l’âge de 59 ans, Roland quitte les CFF mais la polyarthrite rhumatoïde, elle, ne le quitte pas. Au point qu’il devra être amputé de trois orteils. Un au pied droit et deux au pied gauche. «Pour le reste du corps, c’est l’inconnu, mais une chose est certaine, je ne finirai pas en chaise roulante» confie-t-il bien déterminé à profiter de la vie avec sa femme avec laquelle il fêtera ses noces d’or l’année prochaine.

Une vie dans la joie

«Cela fait un an que je n’ai plus été faire de courses mais comme j’ai de nouveaux souliers orthopédiques, je vais essayer d’y aller demain ! » sourit Roland. Sa femme et lui ont toujours pu compter sur leur fils jusqu’à présent. Agé de 46 ans, celui-ci est resté très proche de ses parents et fait leurs courses une fois par semaine.

L’avenir, il l’envisage sereinement : «ma femme et moi, on a un moral de fer et on ne parle pas de maladie». Une belle leçon de courage et de vie.

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