Bienvenue dans la rééducation 2.0

Chirurgien orthopédiste et médecin du sport, le Dr. Santiago Echeverri et le Dr. Samy Benchouk partagent la même vision de la médecine : l’acte chirurgical n’est pas tout et une prise en charge, pour qu’elle soit optimale, se doit d’être objective, personnalisée et multidisciplinaire. Entretien auprès du Dr. Santiago Echeverri et du Dr. Samy Benchouk de Swiss Ortho Clinic à Pully.

Par Adeline Beijns

En cas de douleur(s) articulaire(s) quelles sont les alternatives thérapeutiques dont peut bénéficier un patient ?

La grande majorité des affections d’origine traumatique, dégénérative ou congénitale révèle soit une faiblesse soit un déséquilibre musculaire. Bien que le spectre des traitements disponibles soit large et s’étende du traitement dit conservateur (immobilisation, infiltrations, physiothérapie, ostéopathie, ondes de choc…) à la chirurgie voire à une combinaison, le renforcement musculaire est malheureusement souvent écarté au début car soit le praticien craint d’entretenir une douleur soit le patient y est réticent.

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Source : Giphy

Or, le renforcement musculaire est préconisé depuis Aristote qui, 3 siècles avant notre ère, disait déjà «le muscle est rééducable, pas l’ossature». L’évolution de la compréhension de la bio mécanique a permis un changement de paradigme ces dernières années qui a encouragé les progrès dans la rééducation et la physiothérapie. En particulier, le développement de machines permettant l’analyse de données biomécaniques est un atout précieux. Il s’agit d’une rééducation 2.0.

Vous avez développé une thérapie multidisciplinaire et personnalisée. Quel y est le rôle du médecin du sport, du rééducateur et du physiothérapeute ?

Le rôle des équipes thérapeutiques, dans la prise en charge de ces patients, est fondamental et cela, dès l’évaluation initiale.

Les progrès technologiques nous permettent de mesurer de manière précise et rapide, l’état initial du patient. Ensuite, grâce aux machines dites intelligentes, des mouvements précis et contrôlés vont être demandés au niveau des épaules, du rachis, des hanches ou des genoux. Parallèlement, l’impact des symptômes sur la qualité de vie peut être documenté avec une série de questionnaires validés scientifiquement.

Les équipes sont également très importantes pour l’élaboration des protocoles de base et bien sûr le suivi lors du traitement qui conduit à l’analyse des résultats permettant d’adapter le protocole.

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Source : Giphy

Nous sommes convaincus que l’être humain reste au centre de toutes les prises en charge mais si une machine peut être plus performante ou mieux adaptée à un traitement alors autant s’en remettre à elle puisqu’elle présente de très nombreux avantages.

En effet, une machine permet un contrôle du positionnement, une surveillance numérique des amplitudes articulaires, un contrôle de la résistance adaptée en temps réel, une visualisation sur écran, une récolte de données exactes et comparatives ainsi que la mesure des progrès réalisés tout au long de la rééducation. La méthode apporte un bon équilibre en termes de technologie associée à une prise en charge pluridisciplinaire par des professionnels à l’écoute et sur le terrain.

L’approche multidisciplinaire est au cœur de vos recommandations. De quelles spécialisations parlez-vous ?

Notre concept juge indispensable la collaboration étroite entre les médecins de famille, les chirurgiens orthopédistes (spécialistes des hanches, genoux, et épaules), les rhumatologues, les chirurgiens du dos, les médecins du sport et les physiothérapeutes.

Les mesures objectives obtenues dans la clinique de rééducation sont évaluées et interprétées par cette équipe multidisciplinaire au début de traitement, et sont mises à la disposition du médecin responsable pour une évaluation précise qui lui permettra de déterminer le traitement idéal, qu’il soit conservateur, chirurgical ou mixte.

Le médecin du sport peut aussi agir en matière de prévention des lésions (claquages musculaires, lésions de surcharge…), d’amélioration de la performance (détermination d’objectifs, programme d’entraînement, suivi des résultats…), de remise en activité (bilan initial de santé, consultation médicale, évaluation des capacités…), et d’optimisation des performances dans des sports spécifiques (ski, course, volleyball, hockey, basket…).

Vous mentionnez le renforcement musculaire, est-il la solution pour tous les problèmes ?

Comme précédemment dit, le muscle est LA structure qui garde un potentiel de rééducation et sur lequel on peut avoir une influence, quelques soit l’âge, l’état des structures adjacentes ou les pathologies concomitantes.

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En tant que stabilisateurs dynamiques, ils garantissent une statique plus confortable et une mobilité plus efficace. De faite, a moyen terme, les structures alentours récoltent aussi les bénéfices de cette mobilisation (cartilage entretenu, micro-structure osseuse plus solide, proprioception via les mécanorecepteurs ligamentaires et capsulaires sont stimulés…).

Pourriez-vous citer quelques exemples ?

Il est particulièrement recommandé pour les douleurs lombaires chroniques liées à la sédentarité et les douleurs de l’épaule puisque la faiblesse musculaire en est le dénominateur commun. Mais il est aussi préconisé pour les lésions méniscales dégénératives, les arthroses (hanche, genou), les lésions ligamentaires du genou et la perte de masse musculaire liée à l’âge (sarcopénie) qui entraîne un risque accru de chutes. Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive.

Qu’en pensent vos patients ?

Notre expérience est qu’ils apprécient ce « biofeedback » qui les motive. Le fait de constater la faiblesse de manière objective à chaque visite est précieux et encourageant. L’activité en devient même presque ludique puisqu’ils bougent sans douleur et n’ont pas l’impression de faire un effort.

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Source : Giphy

Ils bénéficient également de l’étroite collaboration entre l’équipe thérapeutique et leur médecin traitant.


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