N’avez-vous rien remarqué d’inhabituel dans notre ciel ?

Pas un nuage de pollution à l’horizon ! C’est l’un des rares bienfaits de la pandémie du Covid-19 : nous respirons mieux ! Le virus qui a figé les industries, confiné les hommes et réduit jusqu’à 80 % du trafic routier dans certaines grandes villes, a provoqué une baisse spectaculaire de la pollution atmosphérique. De Pékin à Paris en passant par New York ou Lausanne, l’air redevient sain dans les cités désertées. Rien qu’en Chine, les émissions de CO2 ont baissé de près de 25 % en seulement quelques semaines. Et si cette crise était l’occasion de verdir nos mentalités et d’ancrer des habitudes plus propres ? Focus sur la voiture au gaz, ce moyen de transport encore méconnu qui pourrait permettre à nos poumons de mieux respirer… 

Par Thierry Amann

Derrière son bureau de Vevey, André Räss, responsable mobilité au gaz, est particulièrement enthousiaste face à la pollution qui se dissipe: «En temps normal, si toute la Suisse roulait au gaz naturel, on réduirait nous aussi de 25 % nos émissions de CO2, sans passer par la contrainte du confinement, et avec le biogaz cela serait même 100%! C’est une donnée qui fait réfléchir…» affirme celui qui se bat depuis plusieurs années pour mettre en avant la voiture au gaz comme une autre solution de transport plus verte et durable.

Mais sur les 300 000 véhicules vendus chaque année en Suisse, seuls 0,5 % roulent au gaz naturel/biogaz. «Les gens ne se tournent pas spontanément vers la solution gaz naturel/biogaz. On entend à tort qu’il y a peu de stations, peu de modèles de voitures ou encore que l’autonomie est trop faible. Tout cela freine les achats. Or nous disposons aujourd’hui d’un réseau de 150 stations dans toute la Suisse. Avec les réductions de CO2 les constructeurs ont augmenté leurs offres et toutes les voitures ont un double réservoir gaz et essence» détaille André Räss. Mais quels sont les gains réels en termes d’écologie et de prix face à l’essence? Rouler au gaz est-ce réellement contraignant? Pour le savoir nous avons suivi une conductrice qui a choisi ce carburant plus propre depuis maintenant trois ans.

Rouler loin et propre …

Il y a une large feuille d’arbre argentée dessinée sur la portière arrière de la Panda rouge de Marie. « gaz naturel, biogaz » est aussi écrit en lettres brillantes sous son rétroviseur. Au volant, Marie, 48 ans sillonne les routes du canton de Vaud. Elle est médecin et partage sa vie professionnelle entre des déplacements dans toute la région et des allers-retours à son cabinet. Des trajets réguliers qu’elle voulait plus propres et plus éco-responsables.

« J’ai pensé à l’électrique
mais j’ai vite été refroidie par la faible autonomie et le prix »

« Entre mes différents lieux de travail, mon cabinet et mon domicile, je n’y arrivais plus avec les transports publics. Je devais donc acheter un véhicule aux dépens de mes valeurs écologiques : je voulais rouler propre car je parcours environ 300 km par semaine. J’ai pensé à l’électrique mais j’ai vite été refroidie par la faible autonomie et le prix. Finalement, j’ai opté pour le gaz naturel/ biogaz, d’abord parce que j’ai bénéficié d’un rabais d’environ 30% sur le prix d’achat de mon véhicule, ensuite parce que le double réservoir essence/gaz m’a rassurée sur l’autonomie, enfin et surtout parce que rouler au gaz était la promesse de ne rejeter pratiquement aucune particule fine et de baisser de plus de trois quarts mes émissions polluantes ». Au fil des années, Marie a aussi vu ses dépenses en carburant s’alléger. Elle ne paie que 99 francs par an de taxe sur son véhicule alors que son mari paie plus de 300 francs pour sa voiture essence.

… Pour moins cher

Mais c’est bien à la longue que Marie fait des économies, lorsqu’elle s’arrête une fois par semaine à la station-service. «Pour environ 300 km, cela me coûte autour de 18 francs alors que cela ne me coûterait pas loin de 27 francs si je roulais à l’essence. Mis bout à bout ce n’est pas négligeable », explique Marie qui roule quasi uniquement au gaz naturel/biogaz alors que sa voiture est bien équipée d’un autre réservoir essence. Au total, les deux combinés lui offrent une autonomie de 800 km dont 300 uniquement au gaz. «Je ne dois faire qu’un ou maximum deux pleins d’essence par année », dit-elle.

Depuis 3 ans, Marie n’a jamais connu la panne sèche mais elle avoue qu’un véhicule au gaz demande un peu plus d’anticipation surtout lors de longs trajets, notamment lorsqu’elle va rendre visite à sa famille dans l’est de la France où les stations-service proposant du gaz se font plus rares. Pour rester le plus possible sur une consommation au gaz, il me faut parfois un peu anticiper. Dès qu’il me reste un quart de plein au gaz, je remplis mon réservoir. C’est une habitude, ce n’est franchement pas si contraignant», explique Marie qui dispose d’au moins 4 pompes à gaz dans un rayon de 20 km autour de chez elle.

Vers un 100% biogaz ?

De temps en temps, Marie fait un effort supplémentaire pour la planète en s’arrêtant à la pompe. En effet, le gaz naturel qui alimente son véhicule est composé de méthane traditionnel, le même que celui qui sert à se chauffer ou à cuisiner, combiné avec du biogaz totalement propre car issu de la fermentation des déchets végétaux ou organiques. Plus la part de biogaz est importante dans le mélange et plus sa voiture est neutre en CO2. Certaines pompes proposent alors des mélanges plus ou moins riches en biométhane ou mieux un carburant 100% biogaz et donc 100% renouvelable. « C’est une option que j’utilise de temps en temps car c’est assez cher, quasiment plus cher que l’essence» admet Marie qui espère que dans le futur, ce carburant sera plus accessible en termes de prix et de disponibilité car il n’est pas encore proposé dans toutes les stations, avoue-t-elle. Hormis ce détail, Marie est satisfaite de rouler au gaz naturel !

Passez à l’action !

Un dimanche sans voiture vous connaissez ? 25% d’émissions de CO2 en moins, c’est le moment de passer au dimanche sans voiture! A pied, à vélo, à cheval, bannissez votre voiture une journée pour privilégier un transport plus sain. Faites une bonne action! Ce petit geste permettra à vous et à l’environnement de respirer un bon coup. Et vous, quel mode de transport avez-vous choisi?

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Bronzer tout en se protégeant

À l’approche de la saison estivale, nous sommes nombreux à nous interroger sur les moyens de protéger notre peau des rayons nocifs du soleil. Avec la menace croissante du réchauffement de la planète et l’augmentation effective des températures, il est plus important que jamais de bien choisir sa protection solaire.

Loading

Lire la suite »

Et si les vampires existaient ?

Lorsque nous pensons aux vampires, nous imaginons souvent des créatures de la nuit, des êtres immortels qui s’attaquent aux humains en les vidant de leur sang. Et si je vous disais que les vampires existent bel et bien, mais sous une forme beaucoup plus petite et peut-être moins intimidante ? Oui, ces suceurs de sang sont parmi nous et se présentent sous différentes formes et tailles. Ces créatures sont des insectes qui se nourrissent du sang des humains et des animaux, et si elles n’ont pas l’attrait d’un vampire de cinéma, elles peuvent certainement être nuisibles.

Loading

Lire la suite »

« Une sensation horrible de brûlure »

Marina, 37 ans, a tout pour être heureuse. Journaliste, elle est soutenue au quotidien par un mari aimant et un petit garçon plein de vie de 3 ans qui fait les quatre cents coups. Seule ombre au tableau : des cystites relativement fréquentes qui la mettent « K.-O ».

Loading

Lire la suite »

Tests génomiques : les patientes, actrices de leur santé

Les tests génomiques sont une véritable révolution. Ils permettent non seulement de préciser l’impact qu’un traitement de chimiothérapie aurait sur le risque de récidive du cancer du sein mais ils changent aussi la dynamique thérapeutique en permettant aux patientes de devenir actrices de leur guérison. Entretien réalisé auprès du Dr. Colin Simonson, Médecin chef du Service de Gynécologie à l’Hôpital de Sion.

Loading

Lire la suite »

Incontinence : stop au tabou !

Véritable problème de santé publique, l’incontinence urinaire et anale touche jusqu’à une femme sur deux à partir de 60 ans. Les jeunes n’en sont pas moins épargnées et éprouvent une véritable souffrance lorsqu’elles sont concernées.

Loading

Lire la suite »